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Regain de tension dans le conflit Carrefour

Carrefour Arue ©CR/Radio1

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Une semaine après le début de la mobilisation dans les hypermarchés du groupe Wane, les grévistes font monter la pression. Des barrages filtrants ont été installés devant les centre commerciaux Carrefour, limitant l’accès des véhicules de clients et de livreurs. Une stratégie dénoncée par la directrice générale Nancy Wane.

Grilles de parking fermées à Taravao, entrée des véhicules bloquée à Faa’a… L’accès aux magasins Carrefour est perturbé depuis ce mardi matin par des barrages filtrants des grévistes, qui ne laissent passer que les piétons. À deux jours du réveillon du Nouvel an, ce durcissement du mouvement social entamé mardi dernier est dénoncé par la direction générale du groupe. Les grévistes « manquent de respect pour leur outil de travail » proteste Nancy Wane qui martèle que « l’exercice du droit de grève ne doit pas donner place à la violence ». « Il doit y avoir un respect de la liberté individuelle et de la liberté du travail, qui sont des droits inhérents au droit de grève », pointe la dirigeante.

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Une dénonciation à laquelle le Medef Polynésie s’est associé ce matin. L’organisation patronale soutient aussi le refus par la direction de payer les jours de grève pour sortir du conflit.

Du côté syndicat on dément toute montée en puissance de la grève. Pour le chef de file de la CSTP-Fo Patrick Galenon, le mouvement n’est pas « plus fort que les jours précédents » ni « plus dur qu’ailleurs », assure le syndicaliste. Il estime que que nombreux livreurs, qui ont du finir leur déchargement à pied, « soutiennent notre mobilisation », de même que la clientèle. « La caisse de grève de Carrefour Faa’a a déjà récolté 400 000 francs » explique-t-il.

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Pour le syndicaliste, la direction cherche à détourner l’attention pour ne pas mener de « vraies négociations ». « Depuis le début, elle [Nancy Wane, ndr] crie au scandale, et aujourd’hui elle nous met au tribunal au lieu de négocier ». Car le bras de fer s’exporte devant la justice cet après-midi. Le groupe Wane a attaqué les grévistes pour non respect des gestes barrières à l’entrée des magasins et dans les galeries marchandes. Les militants ont contre-attaqué avec une plainte pour « entrave à la liberté syndicale ».

Des deux côtés, on se dit bien sûr « ouvert à la discussion ». Mais les discussions menées hier n’ont pas permis d’avancer. Parce que les syndicats amènent de nouvelles revendications sur la table, et marchandent le paiement des jours de grève, d’après la direction. Parce que la direction veut scinder les discussions par établissement et remettre les points les plus importants à plus tard, « sans aucune garantie », conteste l’intersyndicale. Bref, pas de sortie de crise pour l’instant à l’horizon. La crainte de la direction, c’est que les Carrefour soient perturbés pour les courses du Nouvel an mais aussi sur la période d’inventaire de début d’année.