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Registre, laboratoire et recherche, l’Institut du cancer avance

Teanini Tematahotoa, directrice de l’ICPF, le ministre de la Santé Cédric Mercadal, et Shari-Lane Botche, responsable du registre des cancers et de la recherche.

L’institut du cancer de Polynésie française (ICPF) publie son premier rapport sur le registre des cancers, dont il a repris la gestion depuis début 2022. L’ICPF va également ouvrir cette année son laboratoire d’anatomopathologie qui évitera l’envoi des prélèvements en métropole, et sa direction de la recherche, en collaboration avec Unicancer France. L’ICPF a aussi présenté son site Internet, qui rassemble les informations pertinentes tant pour les patients que pour les professionnels de santé.

C’était l’une des missions prioritaires de l’Institut du cancer : mettre à jour le registre des cancers de Polynésie française, dont la gestion auparavant confiée à la Direction de la santé avait été qualifiée d’« erratique ». C’est chose faite, avec ce premier rapport – à retrouver en intégralité sur le nouveau site internet de l’ICPF – qui porte sur la période 2015-2019. Sur ces cinq ans, le registre répertorie 865 cas de cancers, dont 806 tumeurs solides et 59 hémopathies malignes (cancers du sang). La maladie touche de façon quasiment égale les hommes (441 cas) et les femmes (424 cas), et elle est diagnostiquée en moyenne à 58 ans chez la femme et 66 ans chez l’homme. Les tumeurs les plus fréquentes chez les femmes sont de loin celles du sein, puis de l’utérus et du poumon. Chez l’homme, c’est le cancer de la prostate qui est le plus répandu, suivi du cancer du poumon et du cancer colorectal.

Des résultats « proches » de ceux observés en métropole, mais qui mettent en évidence quelques spécificités. Les cancers colorectaux, du rein ou les mélanomes de la peau sont moins fréquents que dans l’Hexagone. En revanche le cancer de l’endomètre (à ne pas confondre avec le cancer du col de l’utérus) montre une incidence bien supérieure à la métropole, notamment chez les jeunes femmes, et « le rôle de l’obésité est fortement suspecté ». Le cancer du col utérin, lui aussi plus fréquent en Polynésie, pourrait être expliqué par une participation plus faible au dépistage et à l’absence de la vaccination HPV.

La vaccination contre le HPV pour les adolescents, en place dès cette année

Le ministre de la Santé confirme que les jeunes Polynésiens de 11 à 14 ans révolus auront la possibilité, après le recueil du consentement des parents, de se faire vacciner gratuitement dès cette année. Les médecins prescripteurs – pédiatres, gynécologues et généralistes – pourront administrer ce vaccin en deux doses à 6 mois d’écart, pour le prix d’une seule consultation, espère le ministre. Les pharmaciens aussi pourront administrer le vaccin. Il ne manque plus que la convention avec le conseil de l’ordre des pharmaciens pour finaliser la mise en place de cette vaccination, qui reste élective. Pour rappel, le papillomavirus humain, transmis par voie sexuelle, peut silencieusement mener à des lésions du col de l’utérus qui peuvent évoluer en cancer. Il est important de vacciner les plus jeunes avant qu’ils n’entament leur vie sexuelle. son efficacité n’est plus à prouver, rappelle Cédric Mercadal qui cite l’Australie où le cancer du col de l’utérus est quasiment éradiqué.

Un « imbroglio informatique » à la CPS qui ralentit la reconstitution du registre

Il faut aussi consolider et fiabiliser les données antérieures, c’est notamment l’objet de la convention signée en octobre dernier avec la Caisse de prévoyance sociale. Et c’est particulièrement important dans le cadre du débat sur l’indemnisation des victimes des essais nucléaires. Or aucun partage de données n’a eu lieu depuis la signature. La CPS peine à les extraire de son vieux système informatique, et craint de l’endommager si elle automatise le processus. Il faut donc les extraire « manuellement », et le ministre de la Santé, qui connaît bien la CPS pour y avoir travaillé, ne cache pas son impatience.

Le nouveau laboratoire pour ne plus envoyer les prélèvements en métropole

À présent que le registre des cancers est entre de bonnes mains, l’ICPF se prépare à ouvrir, au troisième trimestre 2024, le laboratoire d’analyses anatomo-pathologiques tant attendu, explique Teanini Tematahotoa, la directrice de l’Institut du cancer.

La direction de la recherche à mettre en place

L’autre mission de la directrice de l’ICPF, c’est la création de la direction de la recherche clinique, en collaboration avec des acteurs métropolitains bien connus. Une activité qui n’était pas autorisée auparavant en Polynésie, et pour laquelle Teanini Tematahotoa espère mobiliser des médecins du fenua;

 

 

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