CINQ CHOSES A SAVOIR – L’ancien conseiller économique de François Hollande est le nouveau ministre de l’Economie.
C’est LA surprise de ce remaniement. Alors que tout le monde attendait Michel Sapin, c’est Emmanuel Macron, un énarque d’à peine 36 ans qui devient ministre de l’Economie du nouveau gouvernement Valls. Ou plus précisément ministre de l’Industrie et du Numérique. Qui est donc le successeur d’Arnaud Montebourg à Bercy ? Europe 1 vous en dit plus sur celui que l’on surnomme le « petit Macron ».
Bienvenue à Emmanuel Macron, avec lequel nous avons travaillé si bien dès les premiers instants du ministère du Redressement productif.
— Arnaud Montebourg (@montebourg) 26 Août 2014
Un brillant parcours. Passé par Sciences-Po, l’ENA (promotion Léopold Sédar Senghor, 2004) et l’Inspection des finances, cet ancien banquier d’affaires chez Rothschild a été secrétaire général adjoint de l’Elysée entre 2012 et 2014. Il était plus particulièrement chargé des questions économiques et financières. Décrit comme l’un des inspecteurs des finances les plus brillants de sa génération, son nom avait été évoqué pour occuper un poste de ministre des Finances lors du premier gouvernement Valls. François Hollande ne voulait pas à l’époque d’un ministre qui n’avait jamais été élu. Promis à un bel avenir le conseiller de l’ombre ? Il y a moins d’un an, Jacques Attali n’excluait pas « que Macron soit un présidentiable ».
Emmanuel Macron, un grand professionnel, un futur grand politique, un homme de culture, . Bercy dans de tres bonnes mains.
— Jacques Attali (@jattali) 26 Août 2014
Le plus libéral de l’équipe élyséenne. Avec lui, à la différence de Montebourg, il n’y aura aucun problème de cohérence politique avec la ligne Hollande-Valls. « Emmanuel Macron s’inscrit dans la ligne que nous avons donnée », a souligné Manuel Valls. mardi soir après l’annonce du nouveau gouvernement. Ce proche du président de la République, tenant d’une ligne plus libérale que Montebourg a joué un rôle central dans l’élaboration du projet présidentiel du candidat sociali ste. C’est lui qui avait permis de maintenir le lien du candidat Hollande avec le patronat, rapporte Le Monde. Une fois François Hollande installé à Elysée, c’est à Emmanuel Macron que l’on doit notamment la baisse du coût du travail et du pacte de responsabilité. membre de la Commission pour la libération de la croissance française, lancée sous la présidence de Nicolas Sarkozy et présidée par Jacques Attali.
Réaction virulente du député socialiste « frondeur » Laurent Baumel sur Twitter :
Macron le libéral pour remplacer @montebourg = provocation dérisoire #remaniement
— Laurent Baumel (@laurentbaumel) 26 Août 2014
Il est le plus jeune des ministres. A 36 ans, Emmanuel Macron, fils de médecins, est sans aucun doute l’un des plus jeunes ministres à avoir occupé le poste de ministre de l’Economie. Dans un gouvernement où la moyenne d’âge global est de 54,9 ans, il est même le plus jeune ministre de l’équipe Valls (sans compter les secrétaires d’Etat). Najat Vallaud-Belkacem (4 octobre 1977) et Sylvia Pinel (28 septembre 1977) ont elles aussi 36 ans mais le nouveau patron de Bercy est plus jeune de quelques mois (21 décembre 1977).
Un apprenti-philosophe. Avec une thèse sur l’intérêt général, un DEA sur Hegel, et une maîtrise sur Machiavel, le moins que l’on puisse dire c’est que le nouveau patron de Bercy n’a pas que l’économie dans la peau. « J’ai adoré la philosophie, j’étais profondément heureux pendant cette période, mais j’ai vite éprouvé le besoin d’action, d’être au contact d’un certain quotidien », racontait dans Libération celui qui fut l’assistant de Paul Ricœur.
« Les hausses d’impôts, c’était lui ! ». Lorsqu’il y a quelques mois, le « cerveau droit » de François Hollande avait quitté le cabinet de François Hollande pour se consacrer à l’enseignement et la recherche en Europe, le chef de l’Etat s’était montré quelque peu taquin lors de son pot de départ, comme le relate L’Express. « Beaucoup de gens vont être contents qu’il parte, car les hausses d’impôts, c’était lui ! », avait lâché François Hollande. « Je me suis souvent présenté à l’étranger comme l’homme qui travaille avec Emmanuel Macron », avait plaisanté le président de la République.
Pour David Doukhan, journaliste politique d’Europe1, avec ce choix « François Hollande n’a aucun risque de dissension » :