Depuis le lundi 6 septembre, 44 pompiers militaires et départementaux français sont venus renforcer les casernes de Polynésie. Les 10 pompiers affectés à Punaauia ont réalisé une centaine d’interventions aux côtés des pompiers locaux et échangé avec eux sur les pratiques du métier. Grâce à eux, la caserne de Punaauia a pût faire intervenir quatre véhicules simultanément pour la première fois. Malgré des moyens matériels conséquents c’est un manque de personnel qui l’a fragilisée au plus fort de l’épidémie. Elle réalisait alors entre 10 et 15 interventions Covid par jour.
Arrivés le lundi 6 septembre à 4 heures du matin, ils avaient pris le relais des pompiers Polynésiens dès 14 heures le même jour. Les 24 pompiers militaires et 20 pompiers départementaux déployés pour cette mission de soutien ont depuis réalisé 1 500 injections de vaccin et formé 150 pompiers polynésiens à la vaccination contre le Covid. Après avoir connu les vagues successives de Covid dans leurs départements respectifs, venir en aide à la population polynésienne était une priorité pour les volontaires métropolitains. Car le métier des pompiers, ce n’est pas que combattre le feu : le secours à victimes représente « plus de 80% de nos interventions, en France comme en Polynésie » explique le lieutenant Sylvain Rosepars, sapeur-pompier professionnel depuis plus 35 ans dans les Yvelines. Les incendies eux ne représentent que 5 à 6% d’entre elles. Sur la centaine d’interventions couvertes depuis leur arrivée, les 10 pompiers métropolitains affectés à la caserne de Punaauia ont couvert tous les domaines. Ils ont également eu « beaucoup d’échanges sur le secours à victimes et sur le protocole d’intervention lié à la Covid » explique le lieutenant Sylvain Rosepars.
Les pompiers métropolitains : un grand soutien en termes d’effectifs
En métropole les pompiers dépendent d’un préfet, à l’échelle d’un département, tandis qu’en Polynésie, c’est le maire qui a l’autorité sur sa caserne et qui ouvre les concours de recrutement. Après une formation initiale suivie dès leur admission, les sapeurs-pompiers professionnels suivent des formations tout au long de leur carrière pour être habilités à conduire les différents véhicules d’intervention, à diriger et gérer d’autre sapeurs-pompiers ou réaliser différents types d’interventions, comme en ce moment la vaccination. En Polynésie, on compte environ 700 sapeurs-pompiers répartis en 34 casernes, qui effectuent 34 000 interventions par an sur l’ensemble du territoire. Les faiblesses de cette couverture ont été mises en évidence par l’épidémie puisque les pompiers sont en première ligne pré-hospitalière dans la prise en charge des patients Covid. Avant l’arrivée des renforts, en plus de ne pas être disponibles pour toutes les autres interventions, les équipes locales enchaînaient les gardes et étaient rappelées pendant leurs temps de repos. Depuis deux semaines, ils ont pu effectuer « d’autres interventions que celles liées au Covid telles que les incendies, accidents de la route et secours à la personne » explique le Major Jacquie Ahini, chef de centre de la caserne de Punaauia. Ils disposent « d’énormément de véhicules mais de peu de personnel ». L’appréhension du major Ahini, « c’est plutôt la suite quand on va retrouver notre effectif normal. » Il gère 26 pompiers professionnels et 18 pompiers volontaires qui assurent les gardent à tour de rôle : au plus fort de la crise les 6 pompiers de Punaauia effectuaient jusqu’à 15 interventions quotidiennes liées rien qu’au Covid avec deux ambulances en permanence sur le terrain. Pour engager une ambulance, elle doit être armée de trois pompiers. Le calcul est vite fait… Grâce à l’arrivée des renforts, la caserne a pu déployer pas moins de quatre ambulances simultanément – une première – et assurer les autre types d’interventions. À présent, les pompiers de Punaauia traitent une à deux interventions Covid par jour mais les autres interventions, elles, sont toujours là. Jacquie Ahini, chef de centre, souhaite travailler avec la commune pour augmenter les effectifs de sa caserne mais aussi multiplier les échanges avec des casernes de métropole. L’expérience a été enrichissante sur le plan professionnel pour ses équipes. Il retient « le respect et l’humilité qu’il y a eu dans leurs échanges », des valeurs universelles au sein de la famille des pompiers.
Le lieutenant Sylvain Rosepars, responsable communication de l’équipe déployée, termine « en remerciant les sapeurs-pompiers polynésiens et particulièrement la caserne de Punaauia et les autorité locales, dont son tavana, pour l’accueil qu’ils nous ont réservé ». La mission de soutien prendra fin vendredi soir, après quoi ils repartiront en métropole.