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« Renforts militaires » :  les explications de l’État

Papeete, le 12 avril 2020 – L’arrivée prochaine de renforts militaires,  est la matérialisation en Polynésie française de l’opération « Résilience » lancée le 25 mars dernier,  la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du Covid-19. Le gros porteur de l’armée prévu à la fin du mois amènera une vingtaine de membres d’équipage et une équipe de 6 spécialistes  de décontamination NRBC (Nucléaire, Radiologique, Bactériologique, Chimique), mais pas les « 400 hommes » évoqués par le ministre de la Santé.

Concrètement, c’est l’arrivée prochaine au fenua, pour un mois, d’un des tout récents A400M, avion de transport stratégique au large rayon d’action, « à grosse capacité et grande endurance », qui peut transporter jusqu’à 340m3 de fret. L’A400M est capable d’atterrir sur des pistes de moins de 700 mètres et de décoller sur celles de 1 150 mètres, « ce qui permettra de relier la quasi totalité des îles de la Polynésie française. »

« Pour le moment ce qui est validé sur les renforts militaires, c’est une équipe de décontamination de 6 militaires, et l’A400M avec son équipage et ses mécaniciens, ça fait 20 personnes, détaillait samedi le secrétaire général du Haut-commissariat, Éric Requet. Il devrait arriver avant la fin du mois. Il va nous aider aussi pour les évasans et éventuellement pour le déploiement d’unités sanitaires dans les îles. » Des évacuations sanitaires ou des missions logistiques également « vers d’autres destinations du Pacifique, comme la Nouvelle-Zélande ou la Nouvelle-Calédonie, en complément éventuel des avions civils polynésiens qui restent prioritaires, »  sont possibles, précisait le Haut-commissariat. Rappelons que le commandant supérieur des forces armées à Papeete, le contre-amiral Lebreton, exerce également la fonction d’amiral commandant la zone de responsabilité Asie-Pacifique.

« Pour être immédiatement opérationnels, ces renforts sont soumis à un confinement de 14 jours obligatoire, mis en place en lien avec les autorités sanitaires du Pays. Ils sont placés en quatorzaine en métropole et seront testés avant leur départ. À leur arrivée sur le territoire, tous les membres de cette équipe seront placés en isolement, comme cela est déjà appliqué pour toutes les unités des FAPF avec pour objectif de limiter les risques de contamination. Ils ne pourront sortir que pour effectuer leur mission, » précise le communiqué du Haussariat.

Décontamination des avions (mais lesquels ?) et des colis

L’équipe de décontamination, expliquait le représentant de l’État samedi sur le tarmac de l’aéroport, est destinée « à décontaminer les moyens militaires qui seraient amenés à faire des évasans avec des cas covid-19. Il y a un protocole, et donc ces militaires décontaminent l’avion pour lui permettre d’être de nouveau opérationnel très rapidement. » Une déclaration différente de celle du ministre de la Santé, qui disait vendredi que l’expertise des décontaminateurs militaires pourrait rassurer les personnels d’Air Tahiti ou Air Archipels  : « On comprend la réticence des opérateurs d’avion pour transporter des covid+ », espérant toutefois que ces compagnies continueraient à jouer leur rôle.

Jacques Raynal a également évoqué un appui pour la décontamination des colis, « parce qu’on a constaté que sur le plastique le virus était toujours un petit peu persistant, plus que sur le carton, et comme les emballages sont pratiquement tous en plastique ou équivalent, il faut désinfecter avant de pouvoir tout déballer. »

Le Haut-commissariat dément l’arrivée prochaine de « 400 militaires »

Le ministre de la Santé avait également affirmé vendredi qu’il y aurait bientôt « un renouvellement de garnison. Ces militaires viennent remplacer le contingent qui est actuellement présent, qui va repartir, c’est un échange. Il y a 400 personnes qui vont repartir.» Un chiffre qui paraissait tout de même très élevé, puisqu’il s’agirait là de la quasi-totalité des militaires en poste au fenua… Dès samedi, le Haut-commissariat indiquait cependant : « A ce stade, il n’est pas prévu d’autres renforts de militaires dans le cadre de cette crise sanitaire en Polynésie française, et aucune relève n’est prévue avant l’été. »

 

 

 

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