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Rentrée judiciaire : ice, violences familiales et atteintes à la probité en priorité

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À l’ouverture de l’année judiciaire, le tryptique de la justice en Polynésie reste le même : lutte contre la drogue, contre les violences intrafamiliales et contre les atteintes à la probité. Sans oublier la délinquance routière et les atteintes à l’environnement, ont assuré les magistrats.

L’année judiciaire a débuté ce vendredi avec les audiences solennelles de rentrée du tribunal de première instance, présidé par Laure Camus, et de la cour d’appel de Papeete, présidée par Thierry Polle. Si les représentants de l’État, du Pays, des forces de l’ordre et de la société civile étaient présents, ils étaient moins nombreux cette année pour cause de distanciation sociale dans la grande salle d’audience. Auprès du haut-commissaire Dominique Sorain, l’ancien Garde des Sceaux Dominique Perben, habitué de la Polynésie.

Dominique Perben, entouré d’Hervé Leroy et Thomas Pison, avec Dominique Sorain. ©CP/Radio1

Le procureur général près la cour d’appel, Thomas Pison, tel Elizabeth II a qualifié 2020 d’ « annus horribilis » et remercié l’État et le Pays des « décisions ayant sauvé des vies ». Mais, « contrairement à la légende urbaine », a-t-il déclaré, il n’y a pas eu « de réduction d’activité et de la qualité de l’action publique », même si « une marge de progression est possible » pour la justice foraine. Même satisfaction lors de la seconde « rentrée », celle du tribunal de première instance : « Je suis un procureur heureux car les effectifs sont au complet et l’équipe s’est agrandie » a déclaré le procureur de la République, Hervé Leroy.

Une antenne de l’Office central de lutte contre les trafics de stupéfiants en Polynésie

Les priorités de la justice en Polynésie restent les mêmes. À commencer par la lutte contre l’ice, dont le nombre d’usagers est estimé à 10 000 sur le territoire. « Pendant la pandémie nous avons connu un ralentissement, mais l’actualité récente a montré que ce fléau ne faiblissait pas. (…) J’ai demandé au procureur que la réponse pénale soit ferme, efficace et lisible. C’est le cas, d’où le nombre important de comparutions immédiates (344 en 2020 contre 283 en 2019, ndlr), qui connaîtra une augmentation sensible dans le futur » a promis le procureur général. Hervé Leroy confirme que « c’est la priorité numéro une du parquet, lutter contre ce trafic d’ice qui est un véritable contentieux de masse et qui doit être traité comme tel. »

Le bracelet anti-rapprochement

Deuxième axe prioritaire, la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Pour l’accueil des victimes, le projet de création d’une unité médico-judiciaire adossée à l’hôpital, dont on parle depuis …2011, doit être relancé. Les violences intrafamiliales, a martelé Thomas Pison, « n’ont rien à voir avec une quelconque fatalité ou tradition ». Après le « téléphone grave danger », le bracelet anti-rapprochement sera mis en place au fenua – le conjoint violent ainsi que sa victime sont équipés de bracelets électroniques qui alertent les autorités lorsqu’ils sont à proximité l’un de l’autre, comme l’explique Hervé Leroy.

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Lutter contre la délinquance en col blanc

Troisième priorité, la lutte contre les atteintes à la probité. Sur ce chapitre, Thomas Pison a déclaré « le parquet de Papeete, sous la direction du procureur Leroy, qui a tout mon soutien et ma confiance, est et sera actif sur ce front tant que les agissements de certains n’auront pas cessé, nonobstant les gesticulations de quelques-uns. » « N’en déplaise à certains, a renchéri Hervé Leroy, la gesticulation médiatique et procédurale de certains ne m’empêchera pas de continuer », faisant clairement référence à l’affaire Radio Tefana. Pour le reste, la délinquance en col blanc, voire en écharpe tricolore, est « un contentieux qui demeure important. J’ai beaucoup de dénonciations, en majorité anonymes, ça donne lieu à des enquêtes qui parfois sont effectivement positives. »

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Encourager les étudiants polynésiens à devenir magistrats

Enfin le procureur général veut mener à bien une convention entre l’École nationale de la magistrature, la Justice, l’État, le Pays et l’UPF pour former de futurs magistrats. Il déplore que cette carrière ne suscite pas plus d’intérêt chez les étudiants en droit, et pense que l’éloignement (les magistrats ne sont pas assurés d’être nommés chez eux) en est une des raisons, mais aussi « une certaine forme d’autocensure, il faut le dire ».

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