La ministre de l’Éducation Christelle Lehartel, accompagnée du vice-recteur Philippe Lacombe et du directeur de la DGEE Éric Tournier, a donné jeudi matin sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. Tout est mis en œuvre pour la sécurité sanitaire des élèves et des personnels, et pour éviter la fermeture des écoles, qui poserait « de grosses difficultés sur les résultats scolaires. »
Une rentrée sous le signe du covid, mais Christelle Lehartel l’affirme : pas question de fermer les écoles, car la première priorité est la lutte contre l’absentéisme et le décrochage scolaire. Et si l’on peut entendre des parents réclamer une fermeture ou refuser de mettre leurs enfants à l’école, ils ne seraient même pas 10%, affirme-t-elle. « Qu’allons-nous faire des 90% s’il n’y a pas école ? Et qui nous dit que les enfants vont réellement rester à la maison ? » demande la ministre.
À ce jour, 5 établissement ont été fermés sur ordre des tavana : les écoles de Kaukura, Fangatau, Takatoto et Maupiti, ainsi que le CJA de Huahine, qui devraient tous rouvrir lundi.
Du côté des enseignants, « 3 à 5% » des professeurs de lycées et collèges manquaient à l’appel, ce qui fait dire à la ministre que c’est « une rentrée presque normale ». Dans les écoles, 45 classes sont touchées par les absences des professeurs, et les élèves sont accueillis par des remplaçants, assure Christelle Lehartel. Mais toute la réserve pédagogique est déjà utilisée, et la DGEE a fait appel à des enseignants en formation.
La ministre veut rassurer : forts de l’expérience de l’année dernière, tous les acteurs de l’Éducation sont briefés et au point sur le protocole sanitaire (nettoyage, aération, alertes 3 couleurs). « Une très grande mobilisation, beaucoup d’application, beaucoup de sérénité, chaque professionnel sait ce qu’il a à faire, » affirme Éric Tournier. Pour l’entretien des locaux, des renforts de personnel non enseignant ont été trouvés : le ministère du travail a octroyé des CAE à l’intérieur des établissements scolaires du second degré. Certains établissements scolaires ont reçu des subventions pour faire appel à des entreprises privées.
La vaccination, « le devoir » des parents
Personnels et élèves sont « fortement incités » à se vacciner. 90% des nouveaux enseignants sur le territoire et leurs familles sont vaccinés, précise le vice-recteur, et les 10% restants, environ une quarantaine de personnes, « ont été surveillés jusqu’au bout, on ne veut pas refaire les mêmes erreurs que l’année dernière », ajoute la ministre. Une enquête anonyme est en cours pour déterminer le pourcentage de personnels vaccinés. Mais l’incitation à la vaccination est d’abord l’affaire, et même « le devoir » des parents, dit Christelle Lehartel.
Ni la ministre ni le vice-recteur ne se prononce en faveur d’une vaccination qui serait rendue obligatoire pour les enseignants. Dans le contexte actuel de méfiance qui entoure le vaccin, « je ne suis pas certain que rendre obligatoire la vaccination serait très productif, dit Philippe Lacombe. Il nous faut convaincre, mais c’est l’affaire de tous, ça n’est pas que l’école. » Et il rappelle que les aspects de la vie scolaire les plus risqués en termes de contaminations sont « les internats, les transports scolaires et les cantines. Ce mouvement (vers la vaccination), il n’est pas suffisant et de mon point de vue ça ne va pas assez vite. »
« Pour nous, ce serait beaucoup plus facile de tout fermer, mais ça poserait des cascades de problèmes, dit Éric Tournier, et ça nous renverrait à de grosses difficultés sur les résultats scolaires. Donc quoi qu’il en coûte, on met le maximum de moyens sur la sécurité et l’enseignement. »
Les chiffres de la rentrée 2021-2022
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