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La réorganisation de la DJS jugée « incohérente » par les syndicats

La réorganisation annoncée du ministère de la Jeunesse et des Sports provoque une vive contestation au sein de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS). La ministre Nahema Temarii envisage de scinder la DJS en deux entités et de fusionner la Délégation pour la prévention de la délinquance (DPDJ) avec celle qui sera dédiée à la jeunesse, dès janvier prochain. Mais ce projet suscite l’inquiétude des agents, qui dénoncent un manque de cohérence et de concertation. Face à une pétition et une fronde syndicale grandissante, les fonctionnaires attendent désormais une rencontre avec le président du Pays pour exprimer leur opposition.

Les tensions montent au sein du ministère de la Jeunesse et des Sports. Depuis l’annonce récente du projet de réorganisation des services de la Direction de la jeunesse et des sports (DJS) et de la Délégation pour la prévention de la délinquance (DPDJ), on assiste à une levée de boucliers au sein de la DJS. Comme l’a rapporté Tahiti Infos en début de semaine, la ministre en charge de la Jeunesse et des Sports, Nahema Temarii, prévoit de réorganiser ces deux entités dès janvier prochain. Le projet est simple : créer une Direction des sports totalement indépendante de la future Direction de la Jeunesse, qui fusionnerait alors avec la délégation pour la Prévention de la délinquance, créée en 2020 par l’ancien gouvernement.

Si certains opposants reconnaissent avoir été sceptiques face au plan de la ministre dès le début, ils se disent aujourd’hui surtout surpris par le manque de cohérence entre ses annonces avant les Jeux Olympiques et son discours actuel. « Auparavant, elle parlait de sessions de travail pour préparer les équipes. À ce jour, aucune session n’a eu lieu, alors qu’on entend dire que des arrêtés ont déjà été pris et qu’ils seront applicables à partir d’octobre. Il n’y a eu aucune concertation, et nous nous retrouvons devant le fait accompli », laisse t-on entendre dans les couloirs du service qui a gardé porte close ce jeudi après-midi, après un « kick-off meeting » dans la matinée. Entendez par là une réunion organisée par le ministère dans l’amphithéâtre de l’IJSPF – qui n’est d’ailleurs pas concerné par cette réorganisation- pour lancer officiellement la création des deux nouvelles directions.

CSTP-FO monte au créneau  

Les syndicats, notamment la CSTP-FO, ont pris le relais. Le secrétaire général Patrick Galenon a demandé, sans succès, une rencontre avec la vice-présidente Chantal Galenon après avoir consulté les délégués du secteur. Le syndicat et les représentants du personnel ont lancé une pétition, qui a recueilli les signatures d’une trentaine d’agents sur les cinquante en poste, et ont adressé un courrier au président Brotherson. Ils y expriment dix revendications, dont l’absence d’étude préalable solide » » justifiant la séparation des services. Ils évoquent aussi des « expériences passées infructueuses » qui ont toujours conduit à une réunification des volets « jeunesse » et « sport » et dénoncent la « méthodologie de conduite du projet », mise en œuvre « sans réelle concertation et suivant un calendrier précipité ». De son côté, Nahema Temarii défend son projet, parlant « d’un accompagnement au changement ».

Selon elle, « tout un calendrier » est prévu jusqu’en janvier 2025. Elle a d’ailleurs présenté cette programmation ce matin, laissant le choix aux opposants de ne pas poursuivre la rencontre. Certains ont quitté la réunion, mécontents. « Il y a des discussions en cours, et nous prendrons le temps nécessaire pour que chacun trouve sa place dans cette nouvelle organisation, mais nous ne reviendrons pas en arrière », insiste enfin la ministre.

Un discours qui ne convient pas aux fonctionnaires qui désormais attendent de pied ferme une rencontre avec le président du Pays pour réaffirmer leur opposition au projet de scission, se réservant « le droit d’exercer tous les moyens et recours » possibles « pour défendre l’intégrité et l’efficacité » de leur administration. Certains parlent même d’une perte de confiance envers la ministre qui aurait selon eux « une vision de la jeunesse très personnelle ».

 

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