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Réouverture du ciel : « Il n’est pas impossible que nous ayons à déplorer de nouveaux cas »

Jacques Raynal s’exprimait ce mercredi soir dans ce qui pourrait être le dernier point presse de la cellule de crise sanitaire Covid-19, qui va fermer ses portes le 3 juillet. Ce qui ne veut pas dire que les efforts de surveillance de l’épidémie vont être relâchés. Au contraire, la réouverture progressive du ciel va décupler le risque de réintroduction du virus. Le ministre de la Santé appelle  à une « vigilance extrême » de la part des autorités, mais aussi de la population.

Le calendrier a été annoncé dès le début du mois de juin : à partir du 3 juillet, et après un dernier vol de continuité territoriale fin juin, le trafic commercial sera rouvert entre Tahiti et Paris. Les voyageurs seront alors toujours soumis à une quarantaine de sept jours, qui sera levée au 15 juillet, date d’ouverture plus large du trafic, notamment avec les États-Unis.

Mieux vaut prévenir : « Le Pays va s’ouvrir, et c’est tant mieux, mais il n’est pas impossible que nous ayons à déplorer ici où là des cas de coronavirus », a pointé Jacques Raynal. Le ministre de la Santé a bien sûr assuré que tout serait fait pour éviter une nouvelle circulation, « Mais en médecine il est difficile d’être péremptoire », dit-il.

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En route pour la deuxième vague de Covid-19 ? Pas vraiment. D’abord parce que d’après Jacques Raynal, la Polynésie « n’a pas réellement connu de première vague », avec ses 60 cas identifiés, un chiffre qui n’a plus évolué depuis le mois de mai. Ensuite parce que le fenua est beaucoup mieux préparé pour éviter une circulation du virus. Le ministre a rappelé que le CHPF avait mis en place des procédures spécifiques aujourd’hui « prêtes à rentrer en action », renforcé les équipes sanitaires, notamment dans les îles, développé un logiciel de suivi des entrants, baptisé Firiora, en phase de test opérationnel à partir du 1er juillet… Les touristes, qui devront remplir une déclaration de voyage, via la plateforme Etis.pf (Electronic Travel Information System, sorte d’Esta sanitaire), et déclarer tout symptômes suspects, seront eux-mêmes plus facile à « tracer ».

« Il n’y a pas de santé si on n’a pas les sous pour la faire fonctionner »

La reprise de l’épidémie reste toutefois possible, raison pour laquelle le responsable appelle à une « extrême vigilance » et au retour des gestes barrières, pas vraiment entrés dans les habitudes des Polynésiens. Mais Jacques Raynal, à qui beaucoup attribuent une ligne très prudente au sein du gouvernement depuis le début de la crise, rappelle que la réouverture est une nécessité. « Pour des raisons économiques », répète-t-il. Sur les 6 milliards de francs dépensés par le Pays pour faire face à la crise, 2,6 milliards l’ont été par les autorités sanitaires. Or l’ouverture, c’est de l’activité, et donc des recettes fiscales. « La santé prime sur tout, mais il n’y a pas de santé si on n’a pas les sous pour la faire fonctionner », pointe le responsable.

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Mais surtout, Jacques Raynal a insisté sur la nouvelle stratégie de test mise en place par le Pays. Pas question de lever l’obligation de dépistage des arrivants : la question a été visiblement débattue au gouvernement, mais le ministre s’est dit « arc-bouté » sur la question.

10 000 tests salivaires commandés

Il s’agit au contraire d’ajouter à ces tests, réalisés avant le départ, des capacités de dépistage locales. L’Institut Louis Malardé disposerait de matériel pour effectuer 7 000 tests par prélèvement au fond de la gorge ou du nez, comme cela est pratiqué, au fenua comme ailleurs, depuis le début de la crise. S’y ajoutent les réserves stratégiques du CHPF, et les commandes pendantes, plusieurs milliers de kits en attente de livraison après « des soucis avec un transitaire ».

« Nous allons aussi, si possible, nous pourvoir en tests salivaires », a ajouté Jacques Raynal. Au centre de beaucoup d’attention ces derniers temps, ces tests recherchent eux aussi des traces génétiques du virus, mais permettent des résultats plus rapides – le résultat serait disponible en environ 60 minutes – et surtout un prélèvement beaucoup moins contraignant. Après des échanges avec un laboratoire de Montpellier travaillant avec le CNRS, qui garantit que la fiabilité de ce dépistage s’approche des normes connues jusqu’alors, le Pays devrait recevoir une première livraison de kits début juillet, qui pourront être « pris en main » par les techniciens de laboratoire du fenua. Si les résultats sont concluants, ce sont 10 000 tests salivaires qui pourraient être livrés. Le chiffre de 50 000 avait été évoqué par Édouard Fritch devant l’assemblée territoriale, « mais cela nous a paru trop », a pointé Jacques Raynal. Car ces tests, parfois présentés comme révolutionnaires, ont leurs défauts : « pas si faciles qu’on ne le croit à utiliser », ils posent aussi des défis en termes de conservation au froid, pointe le ministre. « Rien ne nous empêche d’en commander d’autres par la suite », précise-t-il.

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