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Réouverture du ciel : un « kit d’autoprélèvement » pour chaque arrivant au fenua

Le président Édouard Fritch et le haut-commissaire Dominique Sorain ont voulu rassurer, ce jeudi, sur le degré de préparation de la Polynésie à la réouverture de son ciel. Le 15 juillet, les voyageurs pourront, comme cela avait été annoncé de longue date, rentrer sans aucune quarantaine au fenua. Tous subiront, en revanche, au moins deux tests de dépistage du coronavirus : dans les trois jours avant leur embarquement, et quatre jours après leur arrivée.

4 millions de masques en arrivage de Chine, 7 000 tests PCR prêts et d’autres en transit, 200 chambres hospitalières « avec oxygène » pour d’éventuels malades… Des chiffres pour convaincre, ce mercredi à la présidence, où Édouard Fritch a assuré, encore une fois, que le Pays était « prêt » pour l’allègement du protocole sanitaire. Malgré les divers rebonds de la courbe de la pandémie ces dernières semaines, pas question de revenir sur le calendrier mis en place dès le début du mois de juin. La quarantaine obligatoire des voyageurs va disparaître le 15 juillet, afin d’encourager une reprise économique et touristique au fenua. Une relance « indispensable » pour le pays, comme l’a encore une fois répété son président.

Les autorités avaient déjà annoncé le maintien d’un protocole sanitaire qualifié de « très exigeant » (lire ci-dessous). Mais elles l’ont précisé, à six jours de l’ouverture, en annonçant que tous les voyageurs, en plus du test obligatoire avant leur départ, subiraient un deuxième test quatre jours après leur arrivée. Une double vérification loin d’être superflue : non seulement les tests de dépistage ne sont pas fiables à 100% mais les arrivants, qu’ils soient touristes, fonctionnaires ou résidents de retour au fenua peuvent contracter la maladie dans les trois jours séparant leur test initial de leur embarquement.

L’Institut Louis Malardé se tient prêt

Ce deuxième test se présentera sous la forme d’un « kit d’autoprélèvement ». Deux écouvillons, à insérer dans le nez et dans la gorge, des petits tubes à essai contenant un liquide transport « sans danger » pour les stocker, et surtout un mode d’emploi précis. Certes, cet autoprélèvement fait « très légèrement » baisser le taux de fiabilité du dépistage, mais « ce genre de kit est utilisé à grande échelle aux États-Unis ou dans les écoles en Allemagne », assure Hervé Varet. « Il y en aura pour tous les voyageurs », explique le directeur de l’Institut Malardé, qui gère le dispositif de bout en bout. 2 000 à 3 000 kits auraient déjà été préparés et l’ILM, « qui ne connait pas, à l’heure actuelle de tensions sur les produits » est prête à absorber le rythme d’analyses. Les compagnies aériennes prévoient environ 7 000 arrivées par mois.

Les voyageurs, qui se seront tous identifiés sur la plateforme Etis (lire ci-dessous) avant leur départ, recevront un mail pour leur rappeler de faire leur prélèvement, 3 à 4 jours après leur arrivée, puis feront l’objet de relance s’ils ne déposent pas leurs flacons auprès de leur hôtel ou dans des centres sanitaires. Édouard Fritch parle de « sanction » contre les contrevenants : elles restent pour l’instant assez floues.

Tracer, dépister, isoler… et respecter les gestes barrières

« Tracer, dépister, isoler ». Le triptyque reste au centre de la stratégie de protection sanitaire de la Polynésie, rappelle pour sa part Dominique Sorain. Pour le haut-commissaire, qui a déposé une demande officielle auprès du Premier ministre pour autoriser la Polynésie à rouvrir ses frontières avec les États-Unis, un retour à un confinement parait quoiqu’il arrive exclu.  « Si un cas de Covid est avéré, il sera immédiatement isolé et pris en charge. S’il se trouve dans les archipels, le Pays procédera à son extraction immédiate par un vol sanitaire vers l’hôpital de Taaone où il subira une visite médicale, détaillent les autorités. Si le cas positif se confirme, cette personne sera mise en isolement dans un hébergement dédié à cet effet ».

Néanmoins Dominique Sorain regrette un « relâchement » de la population sur la protection sanitaire. Comme Édouard Fritch, qui insiste, sur la nécessité de « reprendre les bonnes habitudes ». Celles qui ne sont jamais vraiment ancrées dans la vie des Polynésiens : respecter une distance de sécurité en public, éviter les contacts physiques, éternuer et tousser dans son coude, se laver régulièrement les mains, au savon et au gel… Et porter un masque, geste toujours « fortement conseillé » en dehors du cercle familial, et a fortiori dans des lieux publics.

 

Les obligations des arrivants à partir du 15 juillet

Tous les nouveaux arrivants, au départ de la métropole ou des Etats-Unis, qu’ils soient touristes, fonctionnaires ou déjà résidents, devront se soumettre au nouveau protocole d’entrée. Il comprend :  

  • L’obligation de présenter un résultat négatif au test de détection RT-PCR pour un dépistage du covid-19, pratiqué dans les 3 jours précédant le vol.
  • L’obligation de réalisation d’un test de surveillance par autoprélèvement à une date précise fixée en fonction de l’arrivée en Polynésie française, normalement 4 jours après l’arrivée.
  • L’obligation de s’enregistrer, avant son embarquement, sur la plateforme informatique E.T.I.S (pour « Electronic Travel Information System», qui devrait être en ligne sur « etis.pf » le 11 juillet) dans laquelle le passager indiquera sa résidence, pour les Polynésiens, ou son parcours en Polynésie française pour les touristes. L’attestation d’enregistrement devra être présentée pour embarquer.
  • Un engagement sur l’honneur, réalisé au cours de l’enregistrement sur ETIS. Les arrivants s’engagent à signaler tout symptôme évocateur de la covid-19 à la plateforme du bureau de veille sanitaire (40 455 000), ou en cas de signe de gravité au SAMU (15). Ils acceptent par avance la prise en charge proposée par le Pays en cas de confirmation de la maladie. Ils certifient qu’ils disposent bien d’une assurance de voyage, et s’engagent, en cas de non prise en charge par leur assurance du risque de pandémie, de prendre en charge eux-mêmes les éventuels frais médicaux sur le territoire.
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