Malgré les précautions sanitaires, la réouverture du trafic international implique bien sûr un risque de réintroduction du virus au fenua. C’est ce qu’a rappelé mercredi le ministre de la Santé Jacques Raynal. Mais ce risque ne viendra pas seulement des touristes : les Polynésiens pourront eux aussi, à partir du mois de juillet, faire des aller-retours vers la métropole et l’étranger. Et se doivent d’être vigilants, préviennent les autorités.
« Les autorités sanitaires appellent la population à limiter au maximum les déplacements à l’étranger ». Le message, développé par la cellule de crise Covid-19, pourrait étonner à l’heure où le Pays s’apprête à rouvrir ses vols commerciaux vers l’extérieur, et fait tout pour attirer les voyageurs du monde entier. Mais le fait est que les Polynésiens pourront aussi voyager, à partir du 3 juillet vers l’Europe et du 15 juillet vers l’Amérique du Nord. Et représenteront eux aussi, à leur retour, un facteur de risque sanitaire.
Pour Caroline Grépin, conseillère technique auprès du ministre de la Santé, il est important de se rappeler que le virus circule toujours dans la plupart des pays du monde. Il est donc extrêmement important que les voyageurs respectent les gestes barrières (port du masque, distanciation sociale, lavage de mains…) lors de leur séjour, en métropole ou ailleurs, et dans les 14 jours suivant leur retour au pays. « Il est nécessaire qu’ils prennent des précautions avec leur entourage, surtout en ce qui concerne les personnes vulnérables », insiste la chef de file du pôle opérations de santé de la cellule de crise.
Les tests Covid obligatoires, même pour les résidents faisant un aller-retour
De façon générale toutes les recommandations et obligations fixées par les autorités sanitaires s’appliquent aux voyageurs résidents autant qu’aux touristes. Y compris, donc, l’obligation de présenter un test Covid négatif avant l’embarquement dans le vol retour vers la Polynésie. Ou de fournir des informations de voyage qui seront transmises, à partir du 15 juillet, via la plateforme Etis.pf.
Ces voyageurs feront, comme les touristes, l’objet d’une surveillance particulière des autorités sanitaires. « Et on leur demande de surveiller leur état de santé », pointe Caroline Grépin. La direction de la Santé va mettre en place, début juillet, une plateforme d’appel dédiée (au 40 455 000) pour signaler au bureau de veille sanitaire tout symptôme évocateur de la maladie (fatigue, fièvre, maux de tête, perte de goût ou de l’odorat, courbatures, gêne respiratoire ou diarrhée).
« Vigilance extrême », donc, comme le disait le ministre Jacques Raynal mercredi. Les autorités, qui militent depuis plusieurs semaines pour le tourisme intérieur recommandent, en creux, de ne programmer un voyage à l’extérieur dans les prochaines semaines que s’il est indispensable. D’autant que l’évolution de la pandémie, qui semble regagner en vigueur aux États-Unis, mais aussi dans d’autres parties du monde, parait plus que jamais imprévisible. « Il peut très bien y avoir un effet rebond », pointe la spécialiste.