Le comité d’orientation sur les retraites se réunira le 22 juin pour valider définitivement leur rapport annuel et proposer des pistes de réformes des retraites. « Cette année, il y a urgence », reconnait Thierry Mosser, qui préside le COSR.
Le comité d’orientation sur les retraites (COSR) rendra son prochain rapport annuel à la fin du mois de juin. Le comité se réunit le 22 juin exactement pour valider définitivement le rapport avant de le rendre public dans la première quinzaine de juillet. La première partie concernera l’impact des réformes mises en place en 2019 et la deuxième partie proposera de nouvelles pistes de réformes. Sa validation, prévue le 15 juin, accuse un petit retard d’une quinzaine de jours. Il est dû à la remise du rapport Fraeris, rendu récemment, sur lequel le COSR s’est également appuyé. Ce cabinet de conseil en actuariat est régulièrement sollicité par la CPS, pour obtenir des modélisations sur le régime de retraite à 20 ou 40 ans et avoir une idée de l’horizon de viabilité.
Le Covid a accéléré le besoin de réformes
La population polynésienne vieillit, l’espérance de vie a progressé et s’est établi à 77 ans et la part de la population en âge de travailler n’est plus assez importante pour assurer le financement des retraites. En 2019, l’économie florissante permettait de rester optimiste sur l’horizon de viabilité des retraites mais le Covid-19 a fait basculer les perspectives. Le taux d’activité des personnes en âge de travailler est déterminant pour le financement des prestations sociales dont la retraite, or dans son interview accordée à Radio 1, Yvonnick Raffin, ministre de l’Économie, constatait que : « la masse salariale globale a chuté de 17 milliards en 2020 – ce qui correspondait à la perte de 4 000 emplois équivalent temps plein, mais qui en réalité a touché beaucoup plus de monde. Avec des répercussions immédiates sur la Caisse de prévoyance sociale ».
Suite au Covid-19, la CPS a donc souhaité réajuster les paramètres et avoir une idée des tendances qui se dégageaient d’où la nouvelle sollicitation du cabinet Fraeris. « Il ne faut pas prendre les résultats comme des certitudes mais seulement des tendances », rappelle Thierry Mosser qui préside le COSR. Difficile en effet de prédire l’avenir.
Les pistes de réformes seront donc rendues publiques au début du mois de juillet. Un planning les accompagnera ainsi que les formalités pour les mener. Plusieurs options devront être choisies afin de prolonger l’horizon de viabilité des retraites : à court terme, à long terme et des réformes paramétriques, c’est-à-dire concernant l’âge, la durée et le montant des cotisations. « Cette année, il y a urgence », reconnait Thierry Mosser. Tout le monde a également les yeux fixés sur les territoriales de 2023, s’interrogeant sur la capacité d’un gouvernement en campagne à imposer des réformes difficiles et impopulaires.