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Retraites : les fonctionnaires d’État pourraient « renforcer le mouvement » après les législatives… et avant les JO

Tiarama Legartel, du service d’Etat de l’Aviation civile, est la responsable syndicale de l’USACcgt. ©VP/Radio1

Après les mouvements de grève des 1er et 15 juin, ce jeudi, un peu plus de 200 fonctionnaires d’État se sont rassemblés pour dire non au nouveau mode de calcul de leur pension de retraite. Malgré un calendrier chargé avec les vacances scolaires et les élections législatives anticipées qui approchent, l’intersyndicale a souhaité « montrer la capacité des fonctionnaires à se mobiliser ». Et menace de durcir le mouvement à l’approche des Jeux Olympiques

Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel lancé par l’intersyndicale des fonctionnaires d’État. Ce rassemblement, organisé à quelques jours des vacances scolaires et des législatives, visait à exprimer « la volonté » des fonctionnaires – déjà appelés à se mobiliser deux fois en juin – de faire bouger les choses et de dire non à l’application de la réforme de leurs retraites au fenua. Le conflit tourne autour du décret d’application de la cotisation volontaire de retraite additionnelle (CVR) de la fonction publique, publié en avril dernier. Une cotisation – censée compenser l’indemnité temporaire de retraite (ITR) qui doit disparaître d’ici 2028 avec un minimum de 4 000 euros par an – mais qui « ne convient pas à tous les fonctionnaires », insiste l’intersyndicale des fonctionnaires d’État de Polynésie. « En 2008, il y a eu cette réforme de l’ITR décidée par l’État, il y a eu un fort conflit, se souvient Tiarama Lehartel représentante de l’Usaccgt . Les gens n’étaient pas d’accord et, pour sortir du conflit, on nous a dit qu’on allait réfléchir à quelque chose pour la remplacer, en nous assurant qu’on ne nous laisserait pas pour compte. Sauf qu’aujourd’hui, ils nous proposent la CVR, c’est-à-dire de cotiser encore pour avoir des miettes. »

La réforme concerne 6 000 des agents de l’État en Polynésie – les  4 000 autres sont des contractuels affiliés à la CPS – et 6 500 retraités de la fonction publique d’Êtat partis à la retraite depuis la réforme de l’ITR. 85% des fonctionnaires d’Etat au fenua sont des Polynésiens, et beaucoup dans des cadres d’emploi de catégorie B et C, font remarquer ceux qu’on accuse souvent de défendre des avantages de privilégiés.

Les manifestants réclament une équité de traitement pour les retraités polynésiens, qui “cotisent autant” que leurs homologues métropolitains et devraient donc bénéficier du même calcul pour leurs pensions de retraite. Ils insistent pour que le montant de leur retraite soit calculé sur leur salaire brut majoré (c’est-à-dire primes comprises) et non sur leur salaire indexé.

Les fonctionnaires d’État disent attendre début juillet et les résultats des élections législatives – et une meilleure visibilité sur leurs prochains interlocuteurs à Paris – pour décider ou non d’une mobilisation renforcée : ils seraient alors rejoints par les grandes centrales syndicales du territoires (FO, CSIP, A Tia i Mua et O Oe to Oe Rima) dont le préavis de grève glissant déposé début mai pourrait être réactivé, en élargissant l’agenda car ces centrales, elles, plaident de leur côté pour des augmentations de salaire dans le secteur privé. Il se pourrait, disent certains, que l’action concertée se tienne à l’approche des Jeux olympiques. À noter, si tous les candidats aux élections disent vouloir défendre à Paris les droits de ces fonctionnaires; seuls les candidats Tavini sont venus à la rencontre des manifestants ce jeudi matin.

 

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