Des courbes qui grimpent, un tourisme porteur… Confirmant l’élan de ces dernières années, 2019 a prouvé la bonne santé de l’économie polynésienne. Reste qu’entre les grands chantiers qui peinent à se concrétiser, les inégalités profondes et le fonctionnement de certains secteurs qui restent à moderniser, l’horizon n’est pas complètement dégagé.
La création d’emplois et d’entreprises au plus haut, la consommation et l’investissement en regain de vitalité… Après plus d’une décennie de crise, et quelques années de reprise timide, 2019 est venue confirmer que l’économie polynésienne a retrouvé la forme. Le gouvernement s’en est régulièrement félicité, estimant que la croissance du PIB de 2,5 % de 2018 devrait être maintenue en 2019 et même en 2020. Mais c’est bien la conjoncture internationale qui porte le pays, et qui, comme cela a été plusieurs fois relevé dans les débats à l’assemblée, pourrait encore une fois chavirer l’optimisme ambiant. En attendant, les réformes économiques et fiscales, souvent favorable à l’entreprise et l’investissement, se sont enchainées. Ce qui a valu au gouvernement l’accusation de ne pas suffisamment lutter contre l’exclusion et les inégalités. En fin d’année, l’agence de notation Moody’s, constatant les efforts pour assainir les comptes du pays, a maintenu la note A3 de la Polynésie avec une perspective positive.
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Les « grands projets » dans le flou
C’est un des points noirs de cette année économique : beaucoup de « grands projets » annoncés par le gouvernement comme de futurs « moteurs » du développement, semblent en panne, ou du moins mal en point. Comme la ferme aquacole de Hao, qui, malgré les annonces de reprises du chantier ou la visite d’une délégation chinoise en fin d’année, peine à convaincre. Débat tendu, aussi, sur le projet de la route du Sud, jugé nécessaire par l’exécutif, mais contesté dans les localités concernées, notamment à Paea. Rénovation du port autonome, extension de la piste de Rangiroa, préconisée par le schéma d’aménagement général, reprise de l’exploitation du phosphate à Makatea, modernisation de l’aéroport de Faa’a, suspendu aux soubresauts du marché de concession… Dans les tuyaux ou dans les tiroirs, les projets structurants se bousculent mais les entreprises de construction attendent toujours du concret. Dossier le plus emblématique : le Village tahitien. La défection des investisseurs néo-zélandais pour les six lots d’hébergement hôtelier, en juin, est un cuisant échec pour le projet piloté par TNAD. « Il va voir le jour », martèle pourtant Édouard Fritch. À commencer par le centre de congrès et de spectacle du complexe touristique : en fin d’année, quatre cabinets d’architectes français et internationaux ont été retenus pour participer à l’appel d’offre.
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L’autorité de la concurrence se fait remarquer
2019 devait être l’année de l’action pour l’Autorité polynésienne de la concurrence (APC), elle a été celle des embûches. Certes, l’autorité indépendante a rendu plusieurs avis remarqués, sur les produits de première nécessité, en avril ou, en novembre, sur les mécanismes d’importation et de distribution qui doivent être modernisés. De quoi créer le débat, y compris avec le gouvernement, qui a sèchement demandé à l’APC « moins de polémiques et plus de résultats ». Car le fonctionnement de l’institution a fait aussi débat, avec l’annulation de l’amende prononcée contre le groupe Wane, de ses « visites et saisies » dans le BTP ainsi que par le non-lieu rendu sur les soupçon d’entente dans le gardiennage. Reste que la bonne santé économique favorise la concurrence sur différents marchés : Viti est devenu le troisième opérateur mobile du pays, French Bee s’est imposée comme le numéro 2 du marché vers la métropole, ATN pourrait bientôt être concurrencé vers le Japon, et Air Tahiti vers les îles…
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Le tourisme retrouve sa forme
Avec des chiffres de fréquentation en hausse de près de 10 % par rapport à 2018, le tourisme polynésien a connu une très bonne année. Mais les 230 000 arrivées – des estimations faites fin octobre et qui restent à confirmer – ne font en fait que renouer avec les niveaux d’avant-crise. Alors, pour développer encore la « première industrie du pays », les autorités redoublent d’effort : campagne de communication originale (« ton meilleur souvenir avec un touriste ») plateforme de réservation de pensions (Maeva hébergement), plans de bataille sur de nouveaux marchés (Mexique…) ou de nouvelles niches (grande plaisance)… Alors que l’hôtellerie lance des projets pour augmenter ses capacités, l’aérien fait sa part pour assurer les arrivées, dont Air Tahiti Nui qui a finalisé en 2019 le renouvellement de sa flotte de Boeing Dreamliner flambant neufs. Enfin, le tourisme de croisière se développe rapidement et attire là aussi l’investissement : après la commande de l’Aranui 6, la compagnie du Ponant a racheté en août le paquebot Paul Gauguin.
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