Météo France a fait le point vendredi sur les risques cycloniques de la saison chaude à venir, pour les mois de novembre à avril. Six mois pendant lesquels le risque cyclonique est faible à modéré selon les archipels. Les conditions sont « neutres », pas de phénomène El Nino, ni La Nina, à l’horizon. Mais les autorités appellent à la vigilance pour les autres phénomènes climatiques auxquels on n’échappera pas : fortes houles, fortes pluies et coups de vent.
Il ne devrait donc pas y avoir de cyclone pendant la prochaine saison chaude. Météo France a fait le point vendredi. Et le risque est modéré aux Tuamotu sud, aux Gambier et aux Australes, faible aux Tuamotu nord et sur la Société, et peu probable aux Marquises. Les conditions attendues sont « neutres » explique Victoire Laurent, responsable des études et de la climatologie chez Météo France. Pas de El Nino, ni de La Nina. Mais les prévisionnistes gardent l’œil sur d’autres phénomènes. « On s’inquiète beaucoup sur les pluies car depuis quelques années, la distribution de pluies pendant la saison chaude a complètement changé. On a de longues périodes de sécheresse et des épisodes de pluies très intenses sur une courte période. Ça fait énormément de dégâts quand ça arrive. »
Pour Victoire Laurent, ces nouvelles dynamiques atmosphériques sont le résultat du changement climatique. Et les pluies notamment ne sont pas les mêmes que les années précédentes, leur cumul reste plus ou moins le même mais leur temporalité change avec cette grosse intensité entrecoupée de périodes de sécheresse.
Le changement climatique a aussi des conséquences sur l’activité cyclonique en Polynésie française. L’année dernière il y a eu deux épisodes cycloniques et deux dépressions tropicales dans la région et seule Nat a touché la Polynésie française en février. Des phénomènes moins nombreux que la moyenne puisque Météo France en compte habituellement huit. « Il n’y a pas d’impact sur l’intensité des phénomènes mais on voit une baisse de l’intensité cyclonique notamment sur l’est du bassin. Le nombre de cyclones diminue sur notre zone. Mais on va avoir de plus en plus de pluies dans un rayon de 200km autour du phénomène. »
Si les risques de cyclones sont faibles à modérés pour la saison chaude, on ne devrait pas échapper à d’autres phénomènes météorologiques. C’est au mois de février que les conditions océaniques et atmosphériques sont réunies pour former des tempêtes. D’ailleurs l’activité de la zone de convergence du Pacifique sud (une bande nuageuse plus ou moins large et continue s’étirant le plus souvent de l’extrémité est de la Papouasie Nouvelle-Guinée à l’archipel des Australes et au sud de l’archipel des îles Gambier) sera plus présente en Polynésie française sur la deuxième partie de la saison, notamment en février, indique Météo France. Fortes houles, fortes pluies et coups de vent : Cédric Rigollet, le directeur adjoint de la protection civile, invite les gens à s’y préparer. « Le cyclone arrive beaucoup moins souvent, chaque année on a de la forte houle, des coups de vent et de grosses pluies, ça va générer des montées de rivières, des débordements. Quand on est prêt pour ces phénomènes, on est prêt pour les cyclones. »
Et justement, côté alerte, les choses changent. Il n’y aura plus de couleurs pour les niveaux d’alertes cyclones mais simplement des termes : mise en garde, pré-alerte, alerte, sauvegarde et fin d’alerte. Les autorités ne veulent pas se retrouver dans la même confusion qu’en février dernier où les couleurs des alertes cycloniques chevauchaient les couleurs des vigilances météo. Jaune d’un côté, rouge de l’autre, de quoi n’y rien comprendre. « Notre priorité est d’assurer une bonne communication pour la population, ensuite les services institutionnels s’habitueront à travailler sans couleur. Chacun prendra de nouvelles habitudes. Ce qu’on veut c’est éviter la confusion au sein de la population pour que chacun puisse se préparer », explique Cédric Rigollet.
Et puis autre nouveauté, ce sera pour l’année prochaine : les alertes de FR Alert comme celles reçues il y a quelques jours sur les téléphones. Le Haut-commissariat prévoit de communiquer bientôt sur le sujet, indique Cédric Rigollet. Et puis le Pims : le plan individuel de mise en sûreté, une plaquette rappelant toutes les infos essentielles qui sera distribuée et qu’on peut également télécharger gratuitement sur le site du Haut-commissariat.