Dans un rapport rendu public vendredi et diffusé sur Radio 1, l’autorité polynésienne de la concurrence (APC) a sévèrement critiqué la réforme du secteur de la perliculture préparée par le ministre de l’Économie. Teva Rohfritsch a refusé de réagir ce weekend, lâchant tout de même que l’autorité « n’a rien compris à la réforme ».
Les rapports ne semblent pas au beau fixe entre l’autorité polynésienne de la concurrence (APC) et le ministère de l’Économie en charge justement du droit de la concurrence. L’Autorité a rendu public vendredi son avis sur la réforme du secteur de la perliculture, égratignant les propositions du ministre : « plusieurs dispositions du projet sont de nature à introduire des distorsions de concurrence », a-t-elle remarqué. Pour l’APC, les dispositifs de quotas de production « consistent purement et simplement en un système de gestion administrée et non marchand, dispositif qui, par nature, ne laisse pas la place aux mécanismes de marché là où les règles de concurrence pourraient normalement s’appliquer ». L’Autorité regrette également de ne pas avoir eu accès aux arrêtés d’application relatifs à ce projet de loi du Pays. De quoi donner du grain à moudre à l’opposition pour la séance à l’assemblée prévue mardi où ce texte doit être débattu. Contacté ce weekend, le ministre en charge de la réforme, Teva Rohfritsch, a refusé de s’étendre sur cet avis pendant son déplacement dans les îles, notamment pour « ne pas réagir à chaud ». Mais le ministre a tout de même glissé que l’APC n’avait selon lui « rien compris à la réforme » et que « ce n’était pas de toute façon la mission première de l’Autorité ». Reste à savoir si le ministre prendra en compte l’avis rendu par l’APC sur un texte où il a réussi à mettre tous les professionnels d’accord et à obtenir un avis favorable unanime au CESC. Le ministre a néanmoins précisé que c’était une réforme « importante » et qu’il ferait un point presse ce lundi après avoir étudié « les recommandations techniques » de l’Autorité.