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Rosetta : des « briques » de vie sur la comète Tchouri

Selon deux astronomes anglais, les micro-organismes détectés sur Tchouri contribuent à apporter une « preuve » de la présence de vie.

C’est une thèse audacieuse qui mérite d’être rapportée. Selon deux astronomes anglais, la comète Tchouri, suivie dans sa course vers le Soleil par la sonde Rosetta, hébergerait des micro-organismes en masse. C’est à l’occasion d’une réunion scientifique en Grande-Bretagne jeudi qu’ils ont présenté leur étude dont les résultats, s’ils étaient confirmés, renforceraient la théorie qui veut que ce sont les comètes qui ont apporté la vie sur notre Terre.

« Plus hospitalière que l’Arctique ». C’est grâce aux données récoltées par la sonde Rosetta, qui orbite autour de Tchouri depuis août 2014, que les deux astronomes ont pu forger leur thèse. Elles ont mis en évidence la croûte noire de la comète, recouverte de glace mais riche en matériaux organiques. Les images prises par Rosetta montrent aussi de larges « mers », ainsi que des lacs de cratères qui pourraient être constitués d’eau recongelée recouverte de débris organiques.

Tous ces éléments sont « compatibles » avec la présence d’organismes vivants microscopiques, ont souligné Max Willis de l’Université de Cardiff et Chandra Wickramasinghe, directeur du Centre d’astrobiologie de Buckingham, lors d’une réunion de la Royal Astronomical Society à Llandudno, au Pays de Galles. « Rosetta a déjà montré que la comète ne devait pas être considérée comme un corps très froid et inactif mais qu’elle était le siège de phénomènes géologiques et pourrait se révéler plus hospitalière aux micro-organismes que l’Arctique et l’Antarctique », assure Max Willis dans un communiqué.

Les deux scientifiques vont même jusqu’à avancer que les molécules organiques abondantes détectées à la surface par le robot Philae contribuent à apporter une « preuve » de la présence de vie.

Des micro-organismes adaptés au froid… Chandra Wickramasinghe et Max Willis ont mis en place un modèle pour définir la manière dont ces micro-organismes vivent au sein de la comète Tchouri. « Ils se développeraient sous la surface, entraînant la formation de poches de gaz à haute pression qui casseraient la glace et libèreraient les particules organiques », explique Chandra Wickramasinghe. Ces microbes contiendraient des sels anti-gel, ce qui leur permettrait de s’adapter au froid et de rester actifs même à des températures de -40 degrés Celsius.

… et de plus en plus « actifs » à l’approche du Soleil. Actuellement cependant, la comète, composée en partie de glace, se réchauffe et fond au fur et à mesure qu’elle approche du Soleil, à 33 kilomètres par seconde. Le 13 août, elle atteindra sa périhélie, soit son point le plus proche avec l’étoile de notre système. Plus Tchouri se rapproche du Soleil, plus la température augmente, plus les jets de gaz et de poussières s’intensifient, et plus les micro-organismes devraient être actifs, estiment ces chercheurs.

Les comètes ont-elles ensemencer la Terre ? L’objectif de la mission Rosetta menée par l’Agence spatiale européenne (ESA), est de mieux comprendre l’évolution du système solaire depuis sa naissance, les comètes étant considérées comme des vestiges de la matière primitive. Ces petits objets célestes qui naviguent dans, mais aussi hors de notre système, sont composés d’un noyau fait de glace, de matériaux organiques et de roches, le tout aggloméré. Les scientifiques ont tendance à penser que des comètes auraient apporter sur la Terre de l’eau et des molécules organiques, permettant à la vie d’apparaître il y a 4,5 milliards d’année.

 

Au fait, où en est le robot Philae ? Largué en novembre dernier par Rosetta sur la comète Tchouri, le robot Philae a été dernièrement plutôt silencieux. Après trois petits jours de travail et plusieurs mois d’hibernation, il s’était pourtant réveillé le 14 juin dernier et le 9 juillet dernier, il s’offrait 20 minutes de discussion avec sa sonde. Mais depuis, silence… Les scientifiques avancent plusieurs hypothèses pour l’expliquer et notamment le fait que le robot, et ses antennes avec lui, ait pu bouger. Côté batteries, le robot n’aurait à priori pas de problème, étant assez proche du Soleil désormais pour faire fonctionner ses panneaux solaires. « Pour le moment, nous sommes un peu inquiets », a commenté le 20 juillet dernier le porte-parole de l’agence spatiale allemande, Manuela Braun. Bardés d’instruments, Philae est censé fouiller et analyser le sol de Tchouri, puis, transmettre les données récoltées à Rosetta, avant un envoi vers la Terre.

Source : Europe1

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