Dans son discours fleuve prononcé jeudi matin devant les élus de l’assemblée de Polynésie, le président Edouard Fritch a dressé un bilan des projets menés par son gouvernement. Il a longuement évoqué la politique de commande publique sur laquelle le Pays s’appuie pour relancer l’emploi. Les projets annoncés sont nombreux, à tel point qu’il devient difficile de s’y retrouver. Entre les chantiers en cours, ceux sur le point d’être lancés, et ceux qui demeurent encore au stade embryonnaire, le ministre de l’Equipement Albert Solia fait le point.

Concernant l’élargissement de la route de la côte Est de Tahiti en une 2×2 voies, le projet doit s’étaler jusqu’au carrefour du camp de Arue. Les travaux sont effectués par tronçons. Après l’inauguration en décembre 2013 de la route de Mamao, c’est aujourd’hui la portion qui s’étend jusqu’à la mairie de Pirae qui s’achève. Le chantier sera terminé d’ici trois semaines. Les travaux sur la portion de route qui s’étends jusqu’à la route Tuterai Tane (Hippodrome) démarreront dans les prochaines semaines et s’achèveront dans 5 mois. Pour la partie restante, le ministre annonce que, faute de place de part et d’autre de la route, des terrais privés avoisinants devront être achetés par le Pays. Les travaux ne devraient donc pas démarrer avant 2016.

S’agissant de l’état des routes, le ministère de l’Equipement mène actuellement des travaux de réfection à Moorea et Bora Bora, les deux îles les plus touristiques de Polynésie. Seules quelques portions seront rénovées : 7,5 km à Moorea et 7 km à Bora Bora. Le ministre a conscience que certaines autres parties de la route ont également besoin d’être refaites, mais il affirme parer à l’urgence avec les moyens dont il dispose.

350 millions de Fcfp devraient être débloqués dans les mois à venir pour permettre la réfection de 3 km de route dans la zone de Haapiti en fin d’année. D’autres projets de réfections des routes, moins importants, sont en cours notamment aux Australes, aux Tuamotu et aux Marquises. Il s’agit là uniquement de bétonnage qui permettra d’aménager certaines routes impraticables par temps de pluie. Pour le ministres il s’agit aussi « d’apporter un peu de revenue dans les familles » puisque les travaux sont réalisés en régie.

Les routes… et les rivières

L’autre grande préoccupation du ministère de l’Equipement concerne le calibrage des rivières. Une cartographie des risques d’inondation des cours d’eau de Tahiti est d’ailleurs actuellement en cours. Albert Solia affirme que sur les 130 rivières et ruisseau de Tahiti, 70 comportent des risques importants parmi lesquels 31 ont été classés prioritaires. Pour l’heure, les travaux fluviaux entrepris par l’Equipement ne concernent que la rivière de la Taharuu à Papara, dont les crues ont déjà emporté des terrains entiers à plusieurs reprises. Des travaux qui représentent un investissement de 1,8 milliard de Fcfp sur 5 ans. Le but est de rendre les abords constructibles, éviter les crues et mettre en place un curage. A terme ces aménagements devraient être effectués sur la plupart des cours d’eau de Tahiti.

Albert Solia estime qu’il faudrait 15 milliards de Fcfp pour aménager les 31 rivières prioritaires. A défaut de disposer d’une telle somme, le ministre a donc décidé de mettre en place, à compter de l’an prochain, des canalisations au niveau des zones particulièrement sensibles aux crues et entourées d’habitation.