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Royaume-Uni: espoir et désespoir à la possibilité d'un Brexit à Londres

Londres (AFP) – L’œil rivé sur les écrans de télévision, les partisans d’un maintien britannique dans l’Union européenne se rongeaient les ongles et les pro-Brexit se mettaient à rêver vendredi aux petites heures du matin dans les bars et QG de campagne à Londres.

« Basildon, Basildon, Basildon! » Lorsque les résultats de cette ville du grand Londres tombent, avec une majorité écrasante pour le « out », l’euphorie reprend de plus belle chez les supporters de « Leave.EU » réunis dans un immeuble au centre de la capitale, non loin de Westminster.

Certains débouchent aussitôt une nouvelle bouteille. D’autres proposent d’attaquer dès à présent au gros gâteau « Leave » en forme de bouteille de champagne qui trône sur une table décorée aux couleurs de l’Union Jack.

Donnés perdants par les sondages, les marchés et les experts en début de soirée, les militants eurosceptiques sont sur une bonne dynamique depuis que déferlent les premiers résultats, meilleurs que prévu.

Nigel Farage, en réunion avec son état-major, boit du petit lait et retrouve des couleurs après s’être montré plutôt pessimiste après la clôture des votes. Au milieu de la nuit, il twitte : « Je commence à rêver que l’aube se lève sur un Royaume-Uni indépendant ».

Changement d’ambiance au Lexington, un bar dans le quartier d’Angel au nord de Londres. Ici, on est majoritairement pour un maintien dans l’UE et la nervosité est palpable.

« C’est incroyablement serré. Aucune idée comment ça va finir », souffle Beverly David, 33 ans, en sprintant vers le bar commander une autre pinte.

Les premiers résultats de Londres mettent un peu de baume au coeur. La capitale est majoritairement pro-UE et au Lexington on espérait que le poids démographique allait finir par faire la différence.

– « Les Londoniens sont différents » –

« Les Londoniens sont différents, on a une autre identité. Je me sens Londonien d’abord, puis Européen, puis Britannique », explique Beverly.

« La polarisation du vote est manifeste. Sur le plan géographique, le pays est divisé », abonde Harlan Matthews, 20 ans, autre supporter du « in » qui travaille dans l’édition.

« C’est un vote de protestation à l’échelle internationale, le résultat de trente ans de politiques néo-libérales », estime pour sa part Julius Beltrame, 39 ans.

Ian Buerger, 26 ans, travaille lui au pub. Le résultat l' »indiffère », lui qui a voté « in », « le moindre des deux maux ». « La campagne a été nauséabonde et ça continue ce soir », souligne-t-il.

La campagne officielle pour le maintien dans l’UE a monté sa tente plus au sud, dans une salle de spectacle de Southbank, le quartier des théâtres.

L’atmosphère oscille entre joie et déception: l’annonce des résultats de Glasgow, en Ecosse, qui a voté pour rester dans l’UE, est saluée de quelques cris. Silence et mines atterrées accueillent une série de résultats donnant le Brexit en tête.

Même tableau à Manchester, au centre de décompte officiel où le résultat final sera annoncé. Luke Thompson, 22 ans, directeur de cabinet de l’eurodéputé Ukip, Steven Woolfe, est « très excité ».

« On n’a rien à perdre », souligne ce supporter d’un Brexit.

Un peu plus loin, les militants du « Remain » ont le nez collé sur l’écran de leur ordinateur. « Nous sommes loin d’avoir gagné mais il faut rester optimiste », philosophe Neal Carmichael, député conservateur.

Des partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne agitent des drapeaux britanniques à Londres, le 24 juin 2016. © AFP

© AFP GEOFF CADDICK
Des partisans d’une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne agitent des drapeaux britanniques à Londres, le 24 juin 2016

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