Paris (AFP) – François de Rugy, ex-candidat écologiste à la primaire socialiste élargie, a annoncé mercredi son soutien à la candidature d’Emmanuel Macron à la présidentielle, plutôt qu’à celle de Benoît Hamon, vainqueur du scrutin.
« Je m’engage dans cette élection présidentielle au côté d’Emmanuel Macron », a déclaré sur franceinfo le président du Parti écologiste, qui comme tous les candidats à la primaire s’était engagé à soutenir le vainqueur du scrutin, en l’occurrence Benoît Hamon. M. Macron, lui, n’était pas engagé dans cette consultation.
« Je préfère la cohérence à l’obéissance », a justifié le député de Loire-Atlantique, également vice-président de l’Assemblée, qui a toutefois reconnu que M. Hamon était « légitime pour être le candidat du Parti socialiste », grâce à sa large victoire à la primaire, pour laquelle M. Rugy a réuni 3,82 % des voix.
« Je ne vais pas mentir aux Français. Je ne me vois pas leur dire qu’après tout ce que j’ai dit dans la primaire, (…) ça y est je suis convaincu par le projet de Benoît Hamon alors que ce n’est pas vrai », a t-il poursuivi, citant le revenu universel et le 49-3 citoyen comme deux points de profond désaccord.
Autre grief de M. Rugy contre le candidat socialiste, la main tendue au candidat écologiste Yannick Jadot et à celui de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon en laissant de côté Emmanuel Macron.
« Benoît Hamon (…) a fait un choix politique. C’est de dire (…) +Je propose une majorité gouvernementale à Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot+. Ce n’est pas du tout le rassemblement tel que je le concevais », a-t-il expliqué.
« Face à la poussée de Marine Le Pen (…) il y a une recomposition politique sur des vrais clivages structurants (…) ouverture-fermeture, progrès-régression », a-t-il assuré, fustigeant le « vieux clivage gauche-droite ». « Les idées que j’ai défendues dans la primaire, elles sont plus proches des idées défendues par Emmanuel Macron que des idées défendues par Benoît Hamon », a-t-il ajouté.
Le 17 janvier, M. Rugy avait pourtant critiqué Emmanuel Macron qui « n’allait pas dans le sens de l’écologie mais (…) plutôt dans le sens de l’ancien monde ».
« Il a été auditionné (…) par le WWF. Il a fait évoluer ses positions », s’est-il défendu mercredi.
Pour ce qui est du programme économique, « j’ai défendu dans la primaire l’augmentation du salaire net et la baisse du coût du travail par le transfert des cotisations vers la CSG, c’est exactement la même proposition qu’a Emmanuel Macron », a ajouté M. de Rugy.
© AFP/Archives JEAN-SEBASTIEN EVRARD
François de Rugy le 22 janvier 2017 à Nantes