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Rupture d’un émissaire : Baignade interdite à Taaone !

La commune de Pirae vient de prendre un arrêté interdisant temporairement la baignade et les activités nautiques dans la baie de Taaone. En cause, l’émissaire de rejet en eau profonde du Centre Hospitalier de Polynésie française (CHPF) qui se trouve désemmanché à 180 mètres du littoral. La ville de Pirae, le CHPF et le Centre d’hygiène et de salubrité public préfèrent user du principe de précaution même si, selon eux, aucun risque grave n’est à craindre.

Le CHPF dispose d’une station d’épuration qui traite 400 m3 d’eau par jour. Le rejet des eaux se fait via un émissaire dans les eaux profondes à 1 km du littoral à l’embouchure de la baie de Taaone. Lors d’une plongée de maintenance, il a été observé que le tuyau se trouvait à terre sur 30 à 40 mètres. Une partie était désemmanchée et une autre était fêlée. Une fuite a donc été constatée sur la partie du  tronçon de l’émissaire qui se situe à 180 mètres du rivage de la baie de Taaone.  Pour l’instant, aucune cause exacte n’est connue, mais une force importante a été nécessaire pour déplacer et faire sauter les platines en acier qui retenaient l’émissaire, comme l’explique Jean-Marie Savio, secrétaire général du CHPF.

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Habituellement, la qualité du rejet de la station du CHPF, à 1 km du bord et 60 mètres de profondeur, correspond à un niveau d’eau de baignade. Mais la proximité de la fuite avec le littoral est la raison pour laquelle le Centre d’hygiène et de salubrité a préféré conseiller l’interdiction de la baignade, comme l’explique Glenda Melix, chef du centre d’hygiène et de salubrité public.

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Le risque de contracter des problèmes de peau ou intestinaux est réel mais « surtout statistique », assure le Dr Philippe-Emmanuelle Dupire, chef du service Pharmacie-Stérilisation-Hygiène Hospitalière.

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Pour l’heure, une étude technique est menée par l’entreprise constructrice de l’émissaire. Un devis est réalisé pour une réparation temporaire dans moins d’un mois. En effet la saison cyclonique empêche une réparation complète. Du côté du coût, des échanges sont engagés avec l’assurance du CHPF pour une prise en charge et la recherche d’un tiers. Mais Jean-Marie Savio affirme que le coût sera « tout à fait abordable » si le CHPF doit prendre en charge les travaux. A la fin des réparations temporaires, des prélèvements seront réalisés par le Centre d’hygiène pour s’assurer de la qualité des eaux et lever l’interdiction de baignade.