AFPINTERNATIONALMONDE Russie: Poutine remplace le chef de l'administration présidentielle AFP 2016-08-12 12 Août 2016 AFP Moscou (AFP) – Le président russe Vladimir Poutine a opéré vendredi à un changement majeur dans son équipe en remplaçant le chef de son administration présidentielle, un poste clé occupé jusqu’à présent par son proche allié Sergueï Ivanov, issu comme lui des services secrets soviétiques du KGB. Annoncé via deux décrets, le limogeage de M. Ivanov, remplacé selon M. Poutine à sa demande par son adjoint Anton Vaïno, constitue le changement à plus haut niveau depuis des années au Kremlin. Il intervient deux semaines après une valse des responsables régionaux, que certains experts considèrent comme une manière pour le pouvoir de se mettre en ordre de bataille avant les législatives du 18 septembre et surtout avant la présidentielle de 2018, dans un contexte de crise économique et de tensions avec les Occidentaux. M. Ivanov, ancien ministre de la Défense de 63 ans, a été nommé représentant spécial du président pour les questions liées à l’environnement et aux transports. Lors d’un entretien avec les deux hommes diffusé à la télévision, M. Poutine a assuré être « content » du travail de celui qui était le chef de l’administration présidentielle depuis 2011, soit quelques mois avant son retour au Kremlin en 2012. « Je me souviens bien de notre accord, du fait que vous m’avez demandé de ne pas vous employer plus de quatre ans à ce travail de chef de l’administration présidentielle, et je comprends donc votre désir de passer à un autre domaine », a expliqué le président. Sergueï Ivanov est considéré comme un très proche allié du président. Comme lui, il a servi comme espion du KGB, notamment à Londres, d’où il a d’ailleurs été expulsé en 1983, en Scandinavie et au Kenya. Il a également en commun avec Vladimir Poutine, dont il a été parfois considéré comme un dauphin potentiel, d’être originaire de Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays et ancienne capitale impériale. En 2001, un an après l’arrivée de Vladimir Poutine au Kremlin, il a été propulsé à la tête du ministère de la Défense où il est resté près de six ans et où il a vu son poids politique augmenter. – Diplomate – M. Ivanov a observé qu’il détenait le record de longévité à ce poste clé, qu’il a occupé quatre ans et huit mois et assuré que son remplaçant disposait de « toutes les qualités » nécessaires. Ancien diplomate de 44 ans, qui a été notamment en poste à Tokyo, Anton Vaïno avait commencé à travailler au protocole de la présidence en 2002. Il occupait depuis le retour de Vladimir Poutine au Kremlin en 2012 le poste d’adjoint de M. Ivanov à l’administration présidentielle. Né à Tallinn dans l’Estonie qui faisait partie à l’époque de l’URSS, il est le petit-fils d’un chef du Parti communiste d’Estonie à l’époque soviétique, Karl Vaïno. « J’espère que vous ferez tout pour que le travail de l’administration reste aussi efficace qu’il l’a été jusqu’à présent, (…) pour qu’il y ait moins de bureaucratie vaine et qu’il soit marqué par du contenu concret », a déclaré M. Poutine. Dans sa nouvelle fonction, a-t-il ajouté, M. Vaïno devra s’occuper de « résoudre les problèmes qui se posent non seulement à l’administration présidentielle mais aussi concernant les questions clé du développement de l’économie et la sphère sociale ». La Russie traverse depuis un an et demi une profonde récession due à l’effondrement des prix des hydrocarbures, dont dépend fortement le budget et l’activité, ainsi qu’aux sanctions imposées par les Occidentaux en raison de la crise ukrainienne. Si l’économie semble se stabiliser après une crise qui a fortement affecté le pouvoir d’achat des Russes, les autorités craignent désormais une stagnation faute de réformes structurelles qui restent à définir. Si le président conserve une popularité exceptionnelle à plus de 80%, les cotes de confiance du gouvernement, des gouverneurs régionaux ou du Parlement ont nettement baissé depuis un an. © POOL/AFP/Archives Lintao ZhangLe chef de l’administration présidentielle russe Sergueï Ivanov, le 25 mars 2016 lors d’une visite officielle à Pékin Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)