ACTUS LOCALESCOMMUNESÉDUCATION

Rythmes scolaires : fallait-il d’abord consulter les communes ?

 

Après l’annonce des résultats de la consultation publique, les communes se sont exprimées, via leurs conseils municipaux respectifs, sur les rythmes scolaires qu’elles sont en capacité de mettre en place à la prochaine rentrée. Les nouveaux horaires retenus et proposés à la DGEE ne correspondent pas toujours aux souhaits évoqués par les parents et les enseignants. Dans les communes, certains responsables de l’éducation regrettent d’avoir été consultés en dernier, alors qu’ils auraient pu apporter aux parents des précisions sur l’organisation des journées pour les aider à faire leur choix.

Après avoir pris connaissance, à la fin du mois d’avril, des résultats de la consultation publique sur les rythmes scolaires lancée par le ministère de l’Éducation, c’est désormais au tour des communes de faire leur part dans ce dossier visant à appliquer la réforme sur les obligations réglementaires de service (ORS) des enseignants. Une réforme mise en place depuis plus de 10 ans dans l’Hexagone, qui devait l’être au fenua à la rentrée dernière. Son application avait été suspendue par le ministre de l’Éducation, Ronny Teriipaia, il y a un an pour, entre autres, permettre « une meilleure organisation de l’accueil des élèves et du transport scolaire ». À deux mois de la prochaine rentrée, les choses se précisent au sein des communes qui, après en avoir débattu en conseil municipal, ont émis des propositions à l’inspecteur de leur circonscription respective. L’objectif pour les élus des municipalités en charge de l’éducation est de réussir à fixer les futurs horaires des établissements de leur ville en tentant de tenir compte de l’avis des parents.

Prendre en compte les « réalités du terrain »

Une tâche compliquée, voire même parfois impossible, puisqu’il faut prendre en compte les « réalités du terrain », comme la logistique au niveau des transports scolaires, la coordination avec les activités professionnelles des parents, les activités périscolaires, sans parler des contraintes budgétaires. À Paea par exemple – qui devrait, si l’on s’en tient au choix des parents, proposer à ses élèves cinq matinées de cours – ce n’est ni le choix des parents ni celui des enseignants qui a été retenu, mais celui « qui respecte le mieux le rythme biologique de l’enfant et qui perturbe moins le bon fonctionnement de la commune ». Selon Allen Salmon, adjoint en charge de l’éducation à Paea, la stratégie du ministre pour co-construire ces nouveaux rythmes n’a peut-être pas été prise dans le bon ordre. « Si les choses avaient été bien expliquées, je pense que les parents n’auraient pas voté pour cette proposition… mais ils ne l’avaient pas et c’est la raison pour laquelle je pense qu’ils auraient dû passer par la commune avant et ensuite consulter les parents et les enseignants. » Une réflexion qui semble partagée par certaines autres communes de Tahiti, mais qui ne s’expriment souvent qu’à demi-mot.

Les communes attendent l’approbation de la DGEE 

De son côté, le ministre, accusé par le SPC d’avoir « laissé croire » au grand public que les tavana se « désintéressent du sujet » par sa réponse le 6 juin dernier à l’assemblée, expliquait que sa démarche « a pour objectif de respecter chaque tavana et l’ensemble de la communauté éducative ». « Ce respect s’est traduit par la concertation la plus large possible des différents acteurs, que sont les parents, les enseignants et les élus de terrain », avait répondu le ministre, interpellé à l’assemblée par Édouard Fritch. Pour le SPC, qui se disait déjà perplexe en février dernier, « cette réforme reste celle du Pays » et « il lui appartient d’assumer l’ensemble de ses conséquences ». Quoiqu’il en soit, sur le terrain, on se préparait déjà à devoir l’appliquer depuis plusieurs années. Pour Maeva Colombani, élue en charge de l’éducation dans la capitale, tout est « à refaire, à recréer » dans ce domaine. Pour elle, « il n’y a pas de stratégie bonne ou mauvaise » et il faut, de toute façon, « donner la parole à tout le monde ».

Aujourd’hui, une grande partie des communes attend l’approbation des propositions transmises à la DGEE. Certaines se disent « pas rassurées » car il y a encore « toute une organisation à prévoir ». Un plan d’aménagement logistique qui aurait pu, à entendre certains responsables des mairies, être à ce stade, mieux ficelé si on avait d’abord privilégié le travail avec les municipalités.

Article précedent

Coupe des Nations d'Océanie : à Suva, les Toa Aito jouent leur billet pour le Vanuatu

Article suivant

Pascale Haiti-Flosse sera la candidate du Amuitahiraa sur la 3e circonscription

Aucun Commentaire

Laisser un commentaire

PARTAGER

Rythmes scolaires : fallait-il d’abord consulter les communes ?