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Sage-femme, un métier en constante évolution

À l’occasion de la Journée internationale des sages-femmes célébrée tous les 5 mai depuis 31 ans, nous vous proposons un petit zoom sur ce métier. Le fenua compte aujourd’hui 180 sages-femmes qui participent à la naissance de plus de 3 500 bébés par an. 

Vous avez dit sage-femme ? Nous avons tous déjà eu affaire à une sage-femme au cours de notre vie, au moins lors de notre naissance… Depuis la nuit des temps, elle est celle qui accompagne la femme lors d’un accouchement. Aujourd’hui, le métier a évolué et les sages-femmes acquièrent au fil du temps de plus en plus de compétences médicales. Dorénavant, elles accompagnent également les futures mamans dans leur grossesse, interviennent dans le suivi gynécologique de prévention, dans le suivi de la contraception, pour les suites de couches ou encore dans le suivi de l’allaitement. Elles sont aussi compétentes pour assurer « la santé sexuelle et reproductive de la femme » tout au long de sa vie. « Notre job c’est d’être là pour assurer le suivi médical en termes de consultation mais aussi en termes d’accompagnement », précise Laurie Ferrer, présidente du Syndicat des sages-femmes de Polynésie.

Les sages-femmes, longtemps supervisées par des gynécologues, interviennent désormais de façon indépendante, en complément du travail des médecins spécialistes. Une indépendance relativement récente puisque jusqu’en 1995 c’est un gynécologue qui présidait le Conseil national de l’ordre des sages-femmes. Un métier destiné, à priori, principalement à la gente féminine et qui depuis quelques années est en crise en métropole, où beaucoup de sages-femmes décident de quitter ce métier encore mal valorisé. « Il y a un gros manque de reconnaissance, dû peut-être au fait que la profession soit essentiellement féminine, explique la présidente du syndicat. Ça ne nous a pas trop aidés dans nos combats et dans notre valorisation ».

180 sages-femmes au fenua

Selon elle, le fenua est pour le moment épargné par cette crise puisque « le métier reste assez attractif » et que la profession compte quand même 4 % d’hommes. Au 1er avril 2023, la Polynésie comptait 180 sages-femmes inscrites au tableau de l’Ordre, dont 170 en activité. Parmi celles-ci, 33 % exercent en libéral et cette évolution a logiquement entraîné la création de maisons de naissance entièrement gérées par des sages-femmes, dans lesquelles sont proposés des accouchements moins médicalisés. Elles veulent aujourd’hui pouvoir offrir aux femmes un panel d’outils d’accompagnement comme l’hypnose, la sophrologie ou encore la communication bienveillante pour ne pas être juste assimilées à la consultation médicale.

La Polynésie dispose de sa propre école de sages-femmes qui dispense les enseignements théoriques, cliniques et pratiques en vue du diplôme d’État (DE) de sage-femme. Depuis 1990, plus d’une vingtaine de promotions de sages-femmes en sont sorties, soit près de 90 diplômées.

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Journal de 12h, le 05/05/2023

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