Météo France tenait sa traditionnelle conférence de presse mardi après-midi au Haut-commissariat, sur les prévisions relatives aux risques cycloniques pour la saison chaude 2019-2020 devant les autorités de l’État, du Pays, les élus et le haut-commissaire Dominique Sorain. Comme souvent les Australes sont à surveiller avec un risque cyclonique élevé. Aux Tuamotu le risque est modéré mais Météo France restera vigilant tout au long de la saison chaude qui s’étend de novembre à avril. Aux Marquises et aux Îles Sous-le-Vent, aucune inquiétude particulière n’a été émise avec un risque cyclonique faible à prévoir.
La Polynésie française n’est pas une zone soumise à de fortes activités cycloniques mais fait l’objet d’une surveillance continue pour prévoir tout risque éventuel. La vigilance météorologique est constamment active pour mettre en garde les populations face à des événements ayant lieu au minimum sous 24 heures. Un cyclone tropical est désigné de la sorte quand la vitesse du vent moyennée sur dix minutes atteint 118km/h. Dans la région, ces sont les îles Fidji qui sont responsables de la veille cyclonique et de nommer les phénomènes cycloniques quand ils atteignent le stade tropical.
La saison dernière a été calme en Polynésie française avec un risque cyclonique évalué à seulement 25%. Quatre cyclones et cinq dépressions ont eu lieu dans la zone mais aucun n’a touché la Polynésie. La zone de convergence du Pacifique sud (ZCPS) a même enregistré un déficit pluviométrique. Cette année les conditions devraient êtres neutres de novembre à février, avant d’éventuellement basculer à Niño faible de février à avril. El Niño et La Niña sont des phénomènes climatiques qui ont pour origine une anomalie de température importante des eaux de surface de l’océan Pacifique sud, propices à la formation de cyclones. Les Australes, avec un risque cyclonique élevé, et les Tuamotu avec un risque modéré, seront les zones les plus surveillées par Météo France. Au-delà des cyclones, ce sont les précipitations qui seront les plus scrutées comme l’explique Victoire Laurent, responsable de la climatologie à Météo France.
Depuis quelques années, Météo France constate que la distribution mensuelle des cumuls de précipitations est chamboulée. L’année dernière par exemple, les Australes ont subi deux mois très pluvieux entraînant des dégâts importants mais aussi quatre mois de sécheresse. Ces phénomènes incitent Météo France à intensifier ses surveillances pluviométriques dans les zones à risques cycloniques. Cette année les prévisions annoncent des précipitations en dessous des normales aux Marquises et au-dessus des normales aux Tuamotu (centre et sud) et dans le sud des Australes. Ailleurs, les prévisions sont normales notamment pour Îles Sous-le-Vent. Des bulletins cycloniques sont produits tous les mardis par Météo France du 1er novembre au 30 avril. Toutes les informations relatives aux risques cycloniques sont disponibles pour le grand public sur le site www.meteo.pf.
La Polynésie française n’est historiquement pas une zone concernée par les cyclones très violents. Cela n’a pas empêché le haut-commissaire, Dominique Sorain, d’insister sur la nécessité de tester en permanence les capacités d’intervention du fenua pour être « prêts à réagir au quart de tour en cas d’alerte ».