ACTUS LOCALESJUSTICE Sandra Faraire accusée d’escroqueries en Afrique Antoine Samoyeau 2018-05-23 23 Mai 2018 Antoine Samoyeau © Radio 1 / DR En attente de son procès en appel pour « escroqueries » dans l’affaire Training Sandra Network, Sandra Faraire est aujourd’hui accusée d’une arnaque aux faux placements financiers par plusieurs ressortissants africains et notamment ivoiriens. Radio 1 a recueilli des témoignages, des vidéos et des documents de « victimes » qui accusent Sandra Faraire d’avoir monté une escroquerie via Internet pour soutirer des millions de Fcfp à plusieurs dizaines de personnes. Lors du dernier renvoi du procès en appel de Sandra Faraire dans l’affaire du réseau de vente pyramidale « Training Sandra Network », le 3 mai dernier, plusieurs ressortissants africains ont réagi sur le site de Radio 1 pour se dire eux-aussi « victimes » de la vendeuse de rêve polynésienne. Contactés, ces ressortissants, principalement ivoiriens, ont expliqué avoir été approchés ces derniers mois par Sandra Faraire via des réseaux de discussion sur Internet, sur la crypto-monnaie et les bitcoins notamment. Originaires de Côte d’Ivoire, mais aussi du Bénin ou encore du Cameroun, ils accusent Sandra Faraire de leur avoir fait miroiter de faux placements financiers via une pseudo-société « Télécom HK », alors même que l’intéressée comparaissait devant le tribunal correctionnel de Papeete. Vidéos et documents à l’appui, ces « victimes » se sont rassemblées ces derniers jours sur des réseaux de discussion comme Whatsapp ou Messenger et ont compilé des éléments de preuve pour déposer plainte contre Sandra Faraire auprès du parquet de Papeete. « Notre plus grand souhait, c’est d’ester en justice. Certaines personnes ont pris des prêts, ils souffrent, ils en sont malades », explique Jacques Dagbo, assureur en Côte d’Ivoire. Des placements mirobolants Conference call entre Sandra Faraire, des investisseurs potentiels et le « boss » de Télécom HK. © DR Stéphane Mel, lui-aussi assureur en Côte d’Ivoire, explique avoir été mis en contact avec Sandra Faraire courant 2017 par l’intermédiaire d’un ami béninois. « Au départ Sandra Faraire cherchait des bitcoins », explique-t-il. Tous les trois ont communiqué notamment par Skype, en « conference call ». Rapidement Sandra Faraire a proposé une opportunité de placement financier sur des « assets » (des actifs, NDLR) permettant de multiplier en trois mois son investissement par « 10, par 20 ou même par 30 ». Sandra Faraire s’est présentée comme la représentante de la société « Télécom HK », la « société écran d’un mandataire de la réserve fédérale américaine ». Elle a expliqué servir d’intermédiaire pour racheter des actifs américains vendus aux Chinois pendant la crise de 1929 et les faire rentrer aux Etats-Unis. Plutôt sceptique, Stéphane s’est finalement laissé entraîner par son ami et s’est engagé financièrement à hauteur de 20 000 dollars, soit plus de 2 millions de Fcfp. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/Stephane-Mel-01.mp3 Stéphane n’était pas le seul investisseurs. Pour convaincre un maximum de personnes, Sandra Faraire a même mis au point de longues vidéos de présentation sur ses opportunités de placement avec « Télécom HK ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/sandra-01.mp3 Autre argument de Sandra Faraire pour rassurer les investisseurs, des vidéos mettant en scène le « patron » de sa société « Télécom HK », un certain Gino Belli. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/sandra-02.mp3 Stéphane Mel explique avoir envoyé son argent en juin 2017, avec une promesse de retour sur investissement en octobre. Mais Sandra Faraire a commencé à reporter cette échéance. « De reports en reports », Stéphane explique en avoir eu « ras-le-bol ». D’autant que Sandra Faraire continuait de faire souscrire ses proches. « Au bout d’un moment, elle leur promettait des commissions pour convaincre d’autres investisseurs. » Stéphane Mel explique avoir alors découvert que Sandra Faraire avait eu « des démêlés avec la justice tahitienne ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/Stephane-Mel-02.mp3 Depuis, Stéphane Mel explique que Sandra Faraire a entièrement disparu des réseaux de discussions sur lesquels elle échangeait sur Internet. Aucune nouvelle des placements financiers et de l’argent investi. « On a adhéré au truc » Jacques Dagbo a également investi plusieurs millions de Fcfp sur les placements de Sandra Faraire. « Je pense qu’on est au moins dix dans mon groupe, on s’est cotisé », explique-t-il. « Elle était gérante de société, elle a parlé de Télécom HK, elle a montré les papier de la structure… On a adhéré au truc. » Jusqu’au jour où lui-aussi a déchanté. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/Dagbo-01.mp3 Samuel, également ivoirien, raconte avoir connu Sandra Faraire par l’intermédiaire d’un ami camerounais. Il a intégré six personnes au programme d’investissement pour un total de 25 000 dollars (2,5 millions de Fcfp). https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2018/05/Samuel.mp3 Aujourd’hui, l’objectif de ces victimes est de déposer une plainte auprès du parquet de Papeete. Sandra Faraire étant une ressortissante polynésienne, la justice française est en effet compétente pour instruire une enquête. « Ne serait-ce que pour récupérer notre investissement », conclut Samuel. Contactée pour réagir à ces accusations, Sandra Faraire n’a pas donné suite à nos sollicitations. Document à l’en-tête de Télécom HK produit par Sandra Faraire. © DR Vidéo de présentation des placements entre Sandra Faraire et le « boss » de Télécom HK. © DR Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:sandra faraire