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Sandra Levy-Agami : « Ça fait un moment qu’on a plus de capitaine à bord »


Invitée de la rédaction de Radio1 ce mardi midi, Sandra Levy-Agami est revenue sur les raisons de sa candidature aux législatives, dans la deuxième circonscription (Tahit Sud et Est et Australes). Fils rouges de son programme : la jeunesse, pour qui elle veut obtenir une meilleure offre de formation et des actions plus fermes de lutte contre le stupéfiants, et la famille, au travers notamment de la protection du foncier. 

Après quelques années de pause dans sa carrière politique, l’ancienne élue de l’assemblée, connue entre autre pour son engagement dans Vahine Orama, s’est lancée dans la campagne des législatives dans la deuxième circonscription. Fondatrice de Te mana toa en 2007, puis ralliée au Tahoera’a, dont elle défendait les couleurs jusqu’à l’échec des territoriales de 2018, c’est sous une nouvelle bannière, celle de son mouvement A tu qu‘elle brigue ce mandat. Pas de candidats dans les autres circonscriptions : si Sandra Levy-Agami a bien les territoriales en ligne de mire, son retour en politique est avant tout une démarche personnelle, qu’elle lie à la crise Covid. « Comme beaucoup, j’ai perdu des êtres chers, ça a été très difficile, et quand on revient de ce type de deuil, on en revient pas intact, on réfléchit, on prend la mesure de ce qui s’est passé, explique-t-elle. C’est dans ce cadre que je me suis dit qu’il fallait absolument qu’on revienne à une Polynésie solidaire, non-raciste, qui partage, où les Polynésiens ont toute leur place sur leur terre et tous nos jeunes ont leur place pour trouver du travail dans notre pays ».

« Nos libertés publiques ont été annihilées » 

Une Polynésie, surtout, où les libertés publiques seraient protégées : « Dans cette gestion de la crise, nos libertés publiques ont été annihilées, notre identité a été complètement gommée », dénonce-t-elle. Elle propose de négocier avec l’État pour refondre le statut et faire en sorte que, même dans une situation de pandémie ou de catastrophe, le fenua soit « entièrement protégé » et que la possibilité de se déplacer ou d’aller pêcher soit préservée :

L’ancienne élue, qui se présente en binôme avec André Tahimanarii, interpelle aussi sur la lutte contre les stupéfiants – sur laquelle le Pays est accusé de manquer à ses obligations en matière de prévention et de contrôle aux aéroports -, un sujet qu’elle connait bien en tant que fonctionnaire du ministère de la Justice. Ou encore la question du foncier. La loi sur les 1000% ? De la démagogie, explique-t-elle, l’important c’est d’enfin permettre aux Polynésiens de « s’insérer sur leurs terres ». « Je ramènerai les moyens pour que les gens sortent de l’indivision, appuie-t-elle, rappelant que des fonds spécialisés existent en métropole ou en Corse. La France, en déstabilisant notre structure sociétale par l’application du code civil et le partage des terres a sa part de responsabilité. Faisons donc en sorte qu’elle accompagne, en payant les notaires, les avocats et toutes les procédures ». Sur ce sujet comme sur celui de la préservation du pouvoir d’achat, Sandra Levy-Agami pense pouvoir être entendue par les autorités nationales, même en tant que député sans étiquette. « Quand on a la compétence, la détermination, l’envie de servir son peuple et qu’on sait comment procéder, on y arrive ».

« Rien n’est fait pour l’emploi local »

Mais surtout elle veut plaider à Paris comme à Papeete pour une vraie protection de l’emploi local. « Soyons sérieux : rien n’est fait pour l’emploi local, une loi ça ne règle pas tout. On l’a encore vu cette semaine à la télévision, un chef d’entreprise dans l’industrie navale expliquait qu’il était obligé d’embaucher à l’extérieur un soudeur parce qu’il n’y avait pas de soudeur dans ce domaine-là, pointe la candidate. Dans la mesure où on sait vers quoi on veut tendre en Polynésie, on met en place les formations, et l’éducation c‘est de la compétence de la Polynésie française ».

Plusieurs services, et notamment le Sefi, œuvrent pourtant au quotidien pour tenter de mettre en adéquation l’offre de formation et les besoins du marché de l’emploi. Mais pour Sandra Levy-Agami, ça n’est pas l’administration qui pose problème mais bien le politique : « A un moment, il faut avoir un capitaine à bord, et ça fait un moment qu’on a plus de capitaine à bord du bateau Polynésie ». Pas de doute : les territoriales de 2023 sont en ligne de mire.

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