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Sans le vouloir, il avoue des meurtres lors d’une interview

© AFP/GETTY IMAGES NORTH AMERICA/JAMES NIELSEN

Le riche héritier pensait que son micro était coupé lorsqu’il a avoué qu’il « les avait tous tués, bien sûr ».

Le documentaire diffusé mardi sur la chaîne américaine HBO promettait d’être explosif. La police pourrait avoir pris les devants, en arrêtant ce week-end Robert Durst, un richissime héritier qui a avoué plusieurs meurtres lors du tournage du film. Croyant son micro coupé en se rendant aux toilettes, l’homme de 71 ans s’est murmuré à lui-même : « Et merde, qu’est-ce que j’ai fait ? Je les ai tous tués, bien sûr ! » Des paroles enregistrées par le réalisateur Andrew Jarecki et diffusées au début de cette interview sur ABC News :

 

Lors d’une interview, le vieil homme milliardaire s’est levé pour aller aux toilettes. Se sentant sûrement acculé par les questions du réalisateur, il s’est parlé à lui-même : « Ca y est, tu t’es fait attraper. […] Et merde, qu’est-ce que j’ai fait ? Je les ai tous tués, bien sûr ! ». L’enregistrement audio doit être diffusé mardi soir dans le cadre du documentaire La malchance : la vie et les morts de Robert Durst, qui retrace la vie et les imbroglios judiciaires du richissime héritier.

Trois morts suspectes. L’arrestation de Robert Durst est un rebondissement inouï dans l’affaire Durst, largement suivie aux Etats-Unis. En 2000, la journaliste et auteur Susan Berman, fille d’un mafieux de Las Vegas, avait été retrouvée tuée d’une balle dans la tête à Los Angeles. Durst est également fortement soupçonné d’être lié à deux autres morts suspectes : celles de sa femme, portée disparue en 1982, et de son voisin dont le corps a été retrouvé démembré en 2001.

Il avoue avoir découpé un corps. Pour ce dernier meurtre, le riche magnat de l’immobilier avait été arrêté puis libéré sous caution avant de prendre la fuite, devenant ainsi le « premier fugitif milliardaire », comme l’ont décrit les médias américains. La police l’avait retrouvé et il avait été traîné devant la justice. Robert Durst avait été diagnostiqué comme souffrant du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme que ses avocats ont utilisé pour expliquer son geste. Au cours du procès, il avait admis avoir découpé le corps, mais avait pourtant été acquitté par le jury. Depuis dix ans, il vivait dans une atmosphère de soupçons qui se désépaissit avec les révélations de HBO.

Il maintient sa version. Samedi, les forces de l’ordre américaines ont appréhendé Robert Durst à la Nouvelle-Orléans alors qu’il avait réservé une chambre d’hôtel sous un nom d’emprunt. Les policiers soupçonnent l’excentrique héritier d’un empire immobilier de New York d’avoir voulu fuir le pays. Il avait payé sa chambre en liquide et était muni de faux papiers, a indiqué une source citée par ABC News.

Robert Durst a été placé en détention pour le meurtre de Susan Berman. Son avocat a martelé la ligne de défense habituelle : « Bob Durst n’a pas tué Susan Berman », a assuré un de ses avocats Dick DeGuerin. « Il est prêt à faire taire les rumeurs et à être jugé ».

Drôle de timing. Selon le Los Angeles Times, les autorités n’ont pas fait de commentaire sur ce qui les a conduites à inculper Robert Durst à la veille de la diffusion du documentaire. Mais selon une autre source citée par le journal, le documentaire a joué un rôle.

Le premier des six épisodes du documentaire a été diffusé le 8 février 2015 mais les aveux de Robert Durst ont été enregistrés lors d’une interview qu’il a donnée au réalisateur Andrew Jarecki en 2012, selon le New York Times. Cet enregistrement audio, que le réalisateur dit avoir redécouvert en fouillant dans les fichiers vidéos bruts, sera diffusé mardi soir. Aux Etats-Unis, des critiques commencent à poindre sur le timing de l’arrestation étonnamment favorable pour la diffusion du dernier épisode.

Source : Europe1