ACTUS LOCALESSOCIAL

Sans nouvelles du gouvernement, la Fraap reste en embuscade


Le Conseil des ministres délocalisé mercredi à Nuku Hiva devait se pencher sur les propositions de revalorisations des fonctionnaires territoriaux de catégorie D. Le secrétaire général de la Fraap Jean-Paul Urima indique jeudi ne pas avoir eu de nouvelles d’une telle discussion et accuse Moetai Brotherson de « rétropédaler ». En mesure de déclencher une grève « catastrophique » à tout moment, il assure ne pas être « pressé » et « laisse faire celui qui se prétend être le maître des horloges ». 

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Le conseil des ministres délocalisé, mercredi 29 janvier à Nuku Hiva devait, entre autres dossiers, être l’occasion pour le gouvernement d’étudier les propositions de revalorisation des fonctionnaires territoriaux de catégorie D, principal point d’achoppement entre le gouvernement et la Fraap, qui menace toujours d’entrer en grève. « À priori, il n’y a eu aucune décision, rien. J’en conclus que ce dossier est trop sensible pour être présenté en conseil des ministres. Le gouvernement est en train de faire du rétropédalage », commente le secrétaire général du syndicat, Jean-Paul Urima, qui a suspendu un préavis de grève le 13 janvier, un mois après un premier mouvement de cinq jours.

À Nuku Hiva, il s’agissait de trancher entre deux options. D’une part, celle de l’exécutif, validée par le Conseil supérieur de la fonction publique avec les voix de l’administration, de la CSTP-FO et de A Tia i mua : une augmentation de 12 points d’indice pour les plus bas salaires des 1 856 agents de la catégorie, avec une dégressivité jusqu’à 5 points pour le haut du panier. Une proposition chiffrée à 252 millions de francs pour les caisses du Pays. Et d’autre part, la revendication de la Fraap : une revalorisation dégressive, à partir de 20 points d’indice, laquelle coûterait, selon le Pays, 524 millions.

Sans nouvelles d’une telle discussion au conseil des ministres délocalisé, Jean-Paul Urima juge que « le président n’a que faire des fonctionnaires du Pays, rien à leur égard ». « Avec un gars comme ça à la tête du Pays, nous allons droit dans le mur, il est très dangereux pour le Pays », insiste celui dont le syndicat multiplie, dans les médias et sur ses réseaux sociaux, les piques envers le président. « Tout le monde dit que c’est un bon communicant, moi je dis que c’est le pire que j’ai jamais entendu de ma vie, car il fait sa communication tout seul : il n’a que faire de ses pions, des ministricules qui sont autour de lui. »

La Fraap maintiendra son préavis « aussi longtemps qu’il le faudra »

Bref, rien de bien nouveau sous le soleil syndical, et pas plus d’avancées à ce jour quand au calendrier d’une future grève. Après avoir suspendu son préavis mi-janvier, la Fraap peut légalement déclencher un mouvement à tout moment. « Le président se prétend être le maître des horloges, nous le laissons faire, nous ne sommes pas pressés, on ne va pas aller quémander auprès du Conseil des ministres, nous maintenons notre mouvement et nous restons sur notre position », poursuit le syndicaliste. « Nous maintiendrons notre préavis aussi longtemps qu’il le faudra, et en fonction de ce qu’il va présenter, nous agirons », dit-il encore, alors que la Fraap s’active en coulisses et multiplie les sessions d’information et de formation « dans tous les services publics » pour essayer de mobiliser les troupes.

« Il s’agit de bien les préparer » à la grève. Une nouvelle fois, Jean-Paul Urima promet un mouvement « catastrophique » pour le pays, puisque « les 43 aérodromes seront bloqués ». Mi-janvier, son secrétaire général délégué Gérard Barff, également à la tête du syndicat des pompiers d’aéroport, prévenait que « les autres services sont bouillants, à l’Équipement, à la flotille administrative, la Santé… Et il y a les îles, il ne faut pas oublier que dans les îles on a beaucoup mobilisé lors de la grève du mois de décembre ».

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