Le centre de lutte contre le rhumatisme articulaire aigu (RAA) de la Direction de la santé a lancé depuis 2019 un programme de dépistage systématique des élèves de 6e par échographie cardiaque . À l’heure actuelle seulement une dizaine de personnes, des médecins, sont habilitées à pratiquer ce que les professionnels appellent l’échoscopie. Un chiffre qu’il faudrait « doubler » pour plus d’efficacité. Pour y parvenir, un séminaire de formation des professionnels de santé a lieu au fenua jusqu’au 14 novembre.
Le plan de lutte contre le rhumatisme articulaire aigu se poursuit. il s’agit d’une complication grave d’une angine à streptocoques. Elle peut entraîner à moyen et long terme une maladie des valves cardiaques avec un risque vital. Le RAA est fréquent en Polynésie : en 2021, selon les données de la CPS, 3 804 personnes étaient inscrites en longue maladie au titre du RAA et 249 nouveaux cas ont été déclarés.
Un séminaire consacré au RAA a lieu au fenua jusqu’au 14 novembre. Les professionnels de santé locaux, mais aussi une petite délégation venant de Nouvelle-Calédonie, profitent de l’expertise de Stéphane Lafitte, professeur de cardiologie et directeur du département d’échocardiographie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux. Considérée depuis plusieurs années « comme une priorité de santé publique », le RAA fait l’objet depuis 2019 d’une stratégie de lutte qui se décline en quatre axes de prévention. Parmi ceux-là, le dépistage systématique par échographie cardiaque chez les élèves de 6e. Cette technique, l’échoscopie, permet de repérer les enfants « porteurs de maladies des valves cardiaques avant l’apparition des premiers symptômes ». Elle consiste en un examen rapide (environ 5 minutes) et sans douleur. Une prospection préventive, donc, permettant d’améliorer les pronostics grâce à un traitement et à un suivi régulier.
3 000 collégiens dépistés chaque année
Par le biais de ce programme, près de 3 000 collégiens sont ainsi testés chaque année, mais pour le docteur Segalin du centre de lutte contre le rhumatisme articulaire aigu, il faudrait, pour réussir à couvrir une classe d’âge entière, plus de personnels qualifiés aux gestes techniques de l’échoscopie. Aujourd’hui, au fenua, seule une dizaine de médecins sont habilités à pratiquer cette exploration du cœur alors qu’il faudrait « une vingtaine de personnes au total ». Pour atteindre ce chiffre, il faut d’abord réformer certains textes pour permettre la délégation de compétences. « On est dans l’attente de la modification du décret de compétence des infirmiers qui leur permettra d’accéder à ces gestes », explique le docteur Segalin.
Une fois la réglementation modifiée, le centre de lutte contre le RAA de la Direction de la santé envisage la mise en place d’une formation diplômante destinée aux infirmiers et autres personnels de santé. Elle pourrait voir le jour en octobre 2024.