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Santé : « l’éducation thérapeutique du patient » en quête de reconnaissance

La direction de la Santé et le Centre hospitalier de Polynésie française organisait ce mardi le premier séminaire sur l’éducation thérapeutique du patient (ETP). Ce processus, qui vise à donner aux malades chroniques les compétences pour gérer au mieux leur vie et leur pathologie, pourrait bénéficier en 2024 d’une unité dédiée au CHPF. Mais les professionnels souhaitent aussi que l’ETP bénéficie au fenua d’un cadre règlementaire dédié, comme c’est déjà le cas en métropole.

Lire aussi : Obésité, un programme d’éducation thérapeutique à la Presqu’île

Développer l’ETP au fenua. C’était l’objectif du séminaire des coordinateurs de programme d’éducation thérapeutique du patient organisé ce mardi dans les locaux de la Direction de la santé. Parmi eux, des représentants de l’Apair Apurad, l’association Asalée, Ora ora, le Fare Tama hau ou encore Dial’isis… Des structures proposant à leurs patients souffrant de certaines pathologies chroniques un nouveau type d’accompagnement. Plus que le seul parcours de soin ou la simple « information » du patient, l’ETP vise à l’impliquer au maximum dans la gestion de sa propre maladie. Il bénéficie pour ça d’un apprentissage des compétences et des outils qui lui serviront à gérer sa vie et sa pathologie, d’un soutien psychologique et social, que ce soit par des activités de groupes ou des aides aux procédures administratives, d’initiations et d’encouragement aux activités physiques souvent vitales… Bref, « une autre façon » d’aborder la maladie.

Obésité, diabète, psychiatrie ou problèmes rénaux

C’est la première fois que les spécialistes polynésiens de l’ETP, qui trouve de plus en plus de soutiens dans la communauté de soignants, étaient invités à échanger. Au cœur des débats, la prise en charge de l’obésité bien sûr, du diabète, mais aussi celle de la psychiatrie ou encore des problèmes rénaux. Une liste de maladies pour lesquelles ce type de soins est déjà disponible, mais qui ne demande selon les professionnels de santé qu’à être rallongée. Rien qu’au CHPF, 19 services seraient candidats à sa mise en place. « C’est un système très vertueux puisqu’il fait de la prévention tertiaire, explique Sandrine Vauthier, cadre de santé à l’hôpital de Taaone. On n’est plus dans de la prévention primaire puisque là, on est déjà dans la maladie chronique. On va donc surtout éviter toutes les complications qui peuvent apparaître grâce à cette maîtrise de la maladie. »

Un cadre légal pour structurer… Et être rémunéré

Selon les professionnels de santé, cette modalité de soin fait déjà ses preuves auprès des patients polynésiens notamment au sein du service d’asthmologie du CHPF qui ne connait aujourd’hui « plus d’hospitalisation pour décompensation d’asthme ». Une évolution positive qui pousse les professionnels à réclamer que l’éducation thérapeutique, qui fait l’objet d’une règlementation spécifique en métropole, s’inscrive aussi dans un cadre légal au fenua. Il s’agit surtout pour les structures de bénéficier d’une reconnaissance pour pouvoir définir ce soin de manière pécuniaire, mais aussi pour assurer la qualité du soin. « Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Il y a des associations qui offrent l’éducation thérapeutique, mais au long cours ce n’est pas possible », ajoute encore Sandrine Vauthier.

Autre souhait allant dans le sens du développement de ce soin, la création d’une unité transversale d’éducation thérapeutique au sein du CHPF. Une ambition qui fait partie des axes prioritaires du projet Avei’a hôpital 2030 et qui devrait voir le jour en 2024. L’unité doit permettre aux structures de se rencontrer, d’être coordonnées et leur servira aussi d’appui et de soutien logistique.

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