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Schizophrénie : des découvertes génétiques sans précédent

© maxppp

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SANTÉ – Une étude portant sur 150.000 personnes a mis au jour de nouvelles particularités génétiques de la schizophrénie.

C’est la plus grande étude menée à ce jour dans le domaine de la psychiatrie. Publiée mardi dans la revue Nature et menée par des chercheurs de l’université de Cardiff, elle a décrypté le génome de 150.000 personnes, dont 37.000 schizophrènes, afin de découvrir les variations génétiques impliquées dans cette maladie.

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Des résultats encourageants. Les analyses ont permis de dégager 128 variations génétiques qui pourraient prédisposer à la maladie, dont 83 inconnues jusque là.

Pour le docteur Stéphane Jamain, chargé de recherche à l’Inserm en psychiatrie génétique, « 83, ça fait beaucoup. Plus on augmente le nombre d’individus, plus on a de chances de trouver des variations. Jamais on aurait pu découvrir ça dans des études de plus petites échelles ».

Variations génétiques, c’est quoi ? Le chercheur explique à Europe1.fr la méthode : « Les êtres humains ont un tronc commun dans leur génome. Viennent s’y ajouter des variations, qui font que chacun de nous est unique. L’objectif de l’étude était de dégager les variations plus présentes chez les schizophrènes que chez les personnes saines ».

Des dysfonctionnements neurologiques et immunitaires. L’étude vient confirmer qu’il existe bien un lien entre la schizophrénie et les gènes du système immunitaire. Des gènes de la zone du cerveau sont aussi concernés, ceux de la transmission d’informations entre neurones, de l’apprentissage et de la mémorisation.

Les schizophrènes ne sont pas des « fous ». Longtemps, les psychiatres ont pensé qu’on devenait schizophrènes à cause d’un contexte environnemental particulier. Les parents étaient alors pointés du doigt, accusés d’être à l’origine de la maladie de leur enfant.

Pour Stéphane Jamain, « avec ce genre d’études, on peut lutter efficacement contre l’idée reçue qui veut que le schizophrène a un problème mental et qu’il est dangereux. C’est aussi une maladie neuro-développementale qui à 50% s’explique génétiquement ». Cette maladie peut donc être héréditaire. Et chez des jumeaux, si l’un est schizophrène, l’autre a 50% de risques de l’être aussi.

La thérapie génique, pas pour demain. Pour le chercheur de l’Inserm, les malades schizophrènes vont devoir être patients. « Certes, c’est une maladie génétique mais la thérapie génique n’est pas du tout d’actualité. Pour soigner avec un gène, il faudrait qu’un gène ou des gènes soient identifiés comme particuliers à la schizophrénie. Or, pour l’instant, les variations détectées par l’étude existent chez plein d’individus. Elles sont juste plus fréquentes chez les schizophrènes ». Et le chercheur de rappeler qu’aujourd’hui, il est encore impossible de détecter de manière préventive par un test génétique cette maladie.

Un nouveau traitement ? Le docteur Jamain invite les laboratoires à relancer la recherche sur de nouvelles molécules, pouvant agir notamment au niveau des cellules du système immunitaire. « Il faut aussi développer au plus vite des essais thérapeutiques sur des patients, afin de tester des molécules déjà connues qui se révéleraient efficaces contre la schizophrénie ».

Depuis 60 ans, le traitement qui agit au niveau cérébral, a peu évolué. Son action sur les transmissions entre neurones permet de limiter les hallucinations, les bouffées délirantes et le sentiment de persécution que vit le schizophrène. S’y ajoute un suivi psychiatrique qui aide le malade à gérer d’autres symptômes comme les troubles de la mémoire.

Source : Europe1

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