L’antenne polynésienne de Sea Shepherd a organisé sa première conférence de presse mardi. L’ONG est revenue sur les actions menées durant l’année 2015 mais aussi celles à venir. Les militants comptent se pencher particulièrement sur le cas du Moorea Dolphin Center et appellent au boycott de « ce cirque ».

Reconnue sur le plan international, l’ONG Sea Shepherd œuvre pour la défense de toutes les espèces marines. Même si les militants locaux reconnaissent que la Polynésie n’est pas « l’endroit où l’on massacre des animaux en masse », il y a quand même fort à faire. Sea Shepherd Tahiti se félicite d’ailleurs de sa récente action en justice contre l’importation de compléments alimentaires à base de cartilages de requins provenant de France, comme l’explique Yves-Michel Denis, représentant légal de Sea Shepherd à Tahiti.

Les militants sont également en train de monter un dossier sur la vente de bijoux en dents ou cartilage de requins, chose assez courante en Polynésie. Déjà trois commerçants ont été repérés ainsi que la quasi-totalité des artisans du marché. Ce genre de pratique a déjà été signalé à la mairie de Papeete mais rien n’a été fait. L’objectif de l’ONG est surtout d’empêcher les ventes et d’informer les gens sur la loi de 2006 mais pas « de mettre tous le monde en prison ». Une autre action est actuellement en cours : L’appel au boycott du Moorea Dolphin Center. Déjà relayée sur les différents comptes Facebook de Sea Shepherd, les militants font de l’utilisation d’animaux comme activité commerciale leur cheval de bataille.

Le dernier conseil des ministres faisait état lundi de la prochaine mise en place d’une réglementation sur le « ray feeding » afin de préserver les requins. Une décision bienvenue pour Sea Shepherd qui rappelle que le nourrissage des requins est interdit. Mais pour l’association, la mise en place d’une différenciation entre raies et requins risque d’être compliquée. De façon générale, il reste beaucoup à faire pour les espèces marines en Polynésie, que ce soit pour les tortues mais aussi pour les requins trop souvent oubliés, comme l’explique Yves-Michel Denis.

Sea Shepherd Tahiti souhaite également sensibiliser sur le départ, depuis une semaine, d’une campagne de baleiniers japonais. La flotte Japonaise se rend en Antarctique où elle compte « capturer » 300 baleines. Les Japonais ont déjà été condamnés à plusieurs reprises par le tribunal international et par l’Australie pour « chasse dissimulée ». Cependant la flotte continue de pêcher en toute impunité sur trois zones de pays ayant signé le moratoire sur la protection des baleines : l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France. Ces baleines de l’Antarctique sont celles qui viennent chaque année en Polynésie. Yves-Michel Denis rappelle qu’avant la signature du moratoire dans les années 80 : « il était très rare d’observer des baleines en Polynésie ».