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Second tour des Présidentielles : En Outre-mer, de nombreux appels à faire barrage à Marine Le Pen

Face au duel Macron-Le Pen pour le second tour le 23 avril, les consignes de vote se multiplient dans l’Hexagone comme en Outre-mer. Elus et forces politiques ultramarines sont nombreux à appeler à faire front contre la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen.

Avec respectivement 27,60% et 23,41% des suffrages exprimés, le président sortant Emmanuel Macron et la candidate du Rassemblement National Marine Le Pen sont les deux candidats qualifiés pour le second tour. Une campagne de l’entre-deux tours a débuté ce lundi avec un déplacement d’Emmanuel Macron sur les terres de Marine Le Pen dans les Hauts-de-France. De son côté, Marine Le Pen, qui a obtenu dès dimanche soir, le soutien d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan sera dans l’après-midi dans l’Yonne autour de la thématique de l’agriculture.

Les candidats malheureux Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Fabien Roussel, Yannick Jadot ont appelé à voter Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême droite. Des consignes de vote qui trouvent également écho dans les Outre-mer.

Les « barragistes » ultramarins

A l’issue des résultats nationaux, la présidente de la Région Réunion Huguette Bello, fervent soutien de Jean-Luc Mélenchon à La Réunion, a appelé « à faire le choix de la République pour faire barrage à l’extrême droite »« Le programme de Madame Le Pen tourne le dos aux valeurs de la République et à celle de la société réunionnaise. La haine et la peur de l’autre ne peuvent constituer un projet politique pour une société au bord de l’explosion sociale. La candidate de l’extrême droite est la candidate du recul de la démocratie, de la division et du chaos » a expliqué Huguette Bello dans un communiqué.

Comme pour la campagne du premier tour, le Président du Conseil départemental de La Réunion Cyrille Melchior a également réitéré son soutien à Emmanuel Macron. D’autres ténors locaux comme Michel Fontaine, figure de la droite réunionnaise, le maire du Tampon André Thien Ah-Koon ou encore le député David Lorion ont indiqué leur préférence pour Emmanuel Macron.

De son côté, la Fédération socialiste réunionnaise appelle, elle aussi, à un vote pour Emmanuel Macron. « Il nous faut faire barrage à Marine Le Pen car la haine de l’autre et l’exclusion des différences, la notion-même de priorité nationale sont dangereuses pour notre pays », a-t-elle assuré, assurant que ce vote pour Emmanuel Macron « ne sera en rien une validation de l’ensemble de son programme, notamment de son volet libéral ».

Dans l’océan Atlantique où le candidat de la France Insoumise Jean-Luc Mélenchon a été largement plébiscité en Guadeloupe, les soutiens du président-candidat en Guadeloupe disent avoir « entendu et compris le malaise et le mal-être des Guadeloupéens » et se disent prêt à aller davantage sur le terrain pour convaincre et mobiliser les électeurs.

Dans un communiqué commun, les parlementaires socialistes guadeloupéens ont indiqué « mettre toutes leurs forces pour faire battre Marine Le Pen. Face au risque démocratique et au péril raciste, nous ne raserons pas les murs. Avec une totale lucidité sur le programme d’Emmanuel Macron, nous faisons, en conscience et en responsabilité, le seul choix républicain possible », précisent Hélène Vainqueur-Christophe, Victoire Jasmin et Victorin Lurel.

En Martinique, la sénatrice Catherine Conconne, secrétaire générale de Martinique Ensemble a, dans un communiqué, appellé à « faire barrage à l’extrême droite, en votant pour Emmanuel Macron ». De son côté,  Louis Boutrin, conseiller territorial de l’opposition à la CTM, qui a soutenu Yannick Jadot a déclaré « appeler personnellement à faire barrage à Marine Le Pen ».

Le Sénateur de la Guyane et correspondant de la campagne d’Emmanuel Macron en Guyane a rappelé qu’il fallait faire barrage à l’extrême droite. « Face à la menace de l’extrémisme rampant, il faudra nous mobiliser en ne mettant pas un bulletin à Marine Le Pen. A l’exception d’Eric Zemmour, tous les candidats ont appelé à faire barrage à Marine Le Pen, certains ont même dit qu’ils appelleraient à voter pour Emmanuel Macron, nous devons faire de même en Outre-mer et en Guyane notamment ».

Le Président de la Collectivité territoriale de Guyane Gabriel Serville, qui a salué les bons scores de Jean-Luc Mélenchon, a précisé à  France Guyane d’abord réunir les membres de son parti Peyi Guyane avant de se prononcer sur leur intentions de vote. Mais Gabriel Serville avertit déjà : « Je ne referai pas le bis-répétita de 2017, où j’avais appelé à voter Emmanuel Macron sans réserve, pour faire barrage à l’extrême droite. Je ne suis pas satisfait de la politique menée ces cinq dernières années, et de ses conséquences en Guyane ». 

Dans le Pacifique, les députés Philippe Dunoyer et Philippe Gomès et le sénateur Gérard Poadja ont appelé à se rassembler autour de la candidature d’Emmanuel Macron. Ils soulignent dans un communiqué commun « qu’Emmanuel Macron est le seul à offrir une perspective politique nouvelle pour notre pays dans le cadre d’un référendum de projet, annoncé pour juin 2022. Voter Emmanuel Macron constitue le seul choix d’avenir pour la France et pour notre pays », écrivent-ils. La Présidente des Républicains calédoniens, Sonia Backès qui a soutenu dès la première heure le président candidat a appelé « tous ceux qui n’ont pas voté pour Emmanuel Macron et qui ont voté pour des candidats éliminés à rejoindre » le mouvement en faveur de ce dernier.

En Polynésie, le président Édouard Fritch, soutien d’Emmanuel Macron, appelle naturellement à la mobilisation derrière la candidature du président sortant. Un appel relayé par le sénateur Teva Rohfritsch ou encore le soutien local à Valérie Pécresse, Marcel Tuihani.

Brieuc Frogier, soutien d’Éric Zemmour sur le Caillou, fera un choix différent que le candidat malheureux de Reconquête !, qui a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour. « Dans l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie, parce que je crois dans l’action engagée menée par Sébastien Lecornu au nom du président de la République, ma voix ira sur le candidat Emmanuel Macron au second tour ». 

À contre-courant

En Polynésie, Gaston Flosse qui a soutenu Valérie Pécresse au premier tour, s’est prononcé en faveur de Marine Le Pen pour le second tour. « Le Amuitahira’a va demander à ses militants de voter pour Marine Le Pen. On ne peut pas voter pour Macron qui a d’ailleurs fait son plein. Quel est le bilan de Macron en cinq ans ici chez nous ? Que des dettes qui sont de l’ordre de près de 200 milliards de Fcfp », a-t-il réagi dans les colonnes de Tahiti Infos. Toujours en Polynésie, le soutien local d’Éric Zemmour, Tahiti Nena, après une courte réflexion, a choisi l’appel à voter Marine Le Pen.

Sur l’île de La Réunion, le député de La Réunion Jean-Luc Poudroux (Les Républicains) a annoncé qu’il soutiendra la candidate de l’extrême-droite Marine Le Pen. « Marine Le Pen a le profil pour être une bonne présidente de la République. J’invite les citoyens à voter Marine Le Pen pour le second tour ».

Le choix laissé aux électeurs

Virginie Ruffenach, vice-présidente Le Rassemblement-Les Républicains et co-présidente comité de soutien Valérie Pécresse en Nouvelle-Calédonie a précisé ne pas donner de consigne de vote pour le second tour. « Notre mouvement a fait le choix de laisser la liberté de conscience aux Calédoniens », a-t-elle indiqué au micro de NC la 1ère.

A la différence de son chef de file Oscar Temaru qui appelle à l’abstention, le député de Polynésie Moetai Brotherson préfère nuancer et laisser la liberté aux électeurs : « Votre voix n’appartient qu’à vous, quoiqu’en disent les partis politiques. Donc vous ferez ce que vous voulez ce jour-là. De toute façon (…), cela ne changera en rien le résultat qui sera décidé par les électeurs de France ». 

Sa consoeur du Palais Bourbon, Nathalie Bassire, députée de La Réunion a aussi indiqué ne donner aucune consigne de vote. « Pour ma part, les électeurs étant libres, et leurs voix n’appartenant à personne ». 

A Mayotte où la candidate du Rassemblement national est arrivé en tête, le représentant de Jean-Luc Mélenchon sur le territoire, Omar Simba a précisé à Mayotte la 1ère ne pas donner de consigne de vote. « Les électeurs ne sont pas nos prisonniers, ils feront ce qu’ils voudront », a-t-il déclaré.

Les indépendantistes calédoniens et polynésiens pour l’abstention

Comme précisé plus haut, le chef de file du parti indépendantiste Tavini Huira’atira et maire de Faa’a en Polynésie, Oscar Temaru qui avait appelé à l’abstention pour cette élection présidentielle, reste sur sa position initiale pour le second tour, le leader indépendantiste fait le choix de l’abstention dans ce duel Macron-Le Pen. Même dynamique pour Daniel Goa président de l’Union Calédonienne en Nouvelle-Calédonie. Lors d’une conférence de presse ce lundi 11 avril, le leader indépendantiste souligne qu’ « il n’y a pas d’affinités envers ceux qui ressortent de ce premier tour, nous allons continuer de dire à nos militants de ne pas aller voter ». Les deux formations politiques visent davantage les Législatives.

Avec notre partenaire Outremers360°.

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