L’information a de quoi surprendre en plein salon de Noël à Aorai Tini Hau. La salle de la commune de Pirae a reçu un avis défavorable de la commission de sécurité fin 2013, et n’a plus jamais obtenu ce sésame pour les évènements qui s’y sont déroulés depuis. Dans un tel cas de figure, c’est le maire de la commune qui engage sa propre responsabilité en cas de problème. Mais visiblement, le sujet est devenu « tabu » à la mairie de Pirae…

Il y a quelques semaines, le sujet était tombé en plein conseil municipal. L’élu de l’opposition à Pirae, Irvine Paro, avait posé une question orale sur l’état de la salle Aorai Tini Hau. La vétusté de la salle n’est plus à démontrer. Et ce sont désormais les autorités du pays qui l’affirment.

Comme tous les établissements recevant du public, l’utilisation de la salle Aorai Tini Hau est soumise à une autorisation municipale. Lors de chaque manifestation, l’organisateur de l’évènement doit présenter un dossier à la mairie. Puis la mairie saisit à son tour, pour avis technique, la commission de sécurité du service de l’Urbanisme. Une commission qui se penche sur les problèmes de sécurité incendie et d’accueil du public.

Une commission qui n’est plus saisie…

Pour Aorai Tini Hau, le service de l’Urbanisme indique que la commission de sécurité avait émis son dernier avis favorable en août 2013 sur la structure de la salle, en recommandant uniquement de ne pas rendre publique la zone la plus vétuste, située sur le front de mer.

Mais dès octobre 2013, la commission a effectué une nouvelle visite sur le site avant une manifestation et émis cette fois-ci un avis défavorable. Ceci principalement pour des problèmes d’alarme incendie et des problèmes électriques. La commission avait également fait remarquer les problèmes « structurels » liés à la vétusté du bâtiment. Par la suite, la commission de sécurité a reçu deux demandes d’avis « hors délai » de la mairie. Puis elle n’a plus été saisie du tout pour les évènements qui se sont déroulés dans la salle Aorai Tini Hau.

Béatrice Vernaudon : « Bien évidemment que ça pose problème »

Il faut savoir que le maire de la commune peut parfaitement passer outre l’avis de la commission de sécurité. Mais il assume directement la responsabilité en cas de problème pendant l’évènement. Contactée par Radio 1, l’ancienne maire de Pirae, Béatrice Vernaudon, dit connaître parfaitement les implications de sa décision de l’époque.

Depuis les dernières élections municipales de mars 2014, c’est l’actuel président du Pays, Édouard Fritch, qui est maire de Pirae. Mais la situation n’a pas changé pour autant.

« No comment » à la mairie de Pirae

A de nombreuses reprises, Radio 1 a tenté de contacter les services de la mairie de Pirae sur le sujet. Pourtant, ni les responsables des services techniques, ni le cabinet du maire n’ont voulu évoquer publiquement le sujet.

Seul un responsable de la commune nous a affirmé hors micro : « La seule contrainte qu’on a aujourd’hui, par rapport à la sécurité de la salle, c’est qu’on nous demande de ne pas en exploiter une partie parce qu’il y aurait un souci au niveau de la charpente. (…) Elle peut être utilisée sous condition, mais chaque maire est responsable de la sécurité. (…) Le conseil ne s’est pas encore prononcé sur le devenir de la salle. Soit on la rase complètement, soit on la remet en état. On a déjà chiffré ça à 50 ou 60 millions de Fcfp… Mais c’est le maire qui a la réponse aujourd’hui. »

En mars 2014, la mairie avait réalisé 25 millions de Fcfp de travaux d’assainissement sur le secteur. Il faudra vraisemblablement faire plus pour que Aorai Tini Hau puisse continuer à fonctionner dans les règles et accueillir son public en toute sécurité.