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Séisme au Népal : « cela peut durer des semaines comme pendant un an »

Les équipes de secours à l'oeuvre à Katmandou. © PRAKASH MATHEMA / AFP

ANALYSE – Pascal Bernard, sismologue, analyse la situation au Népal après qu’une réplique de magnitude 6,9 a fait une cinquantaine de mort dans le pays mardi.

INTERVIEW – Depuis trois semaines, la panique a gagné le Népal. Le premier séisme du 25 avril, de magnitude 7,9, a fait basculer le pays dans l’horreur, tuant plus de 8.000 personnes et en blessant autant. Les répliques sismiques de cette première secousse ont entretenu le climat de peur, jusqu’à ce nouveau fort tremblement de terre, survenu mardi, qui a achevé de semer le chaos au Népal.

>> Combien de temps cette période d’instabilité sismique peut-elle encore durer ? Europe1.fr a posé la question à Pascal Bernard, sismologue à l’Institut de physique du globe de Paris.

Le Népal traverse-t-il une période sismique exceptionnelle ou est-ce malheureusement monnaie courante dans cette région ?

L’activité sismique que connaît actuellement le Népal est assez rare, des tremblements de terre comme celui du 25 avril ne se produisent qu’une à deux fois par siècle. Le dernier séisme d’une plus forte magnitude que le pays ait connu remonte à 1934. A l’époque, il avait atteint 8,2 sur l’échelle de Richter et avait libéré cinq fois plus d’énergie.

Combien de temps peuvent encore durer ces tremblements de terre ?

Un séisme appelle forcément des répliques. Et pour cause, le segment de la faille qui a cédé est désormais décompressé, mais les autres segments de la faille sont par conséquents soumis à une plus forte pression. C’est par ce biais que se produisent des répliques comme celle qu’on a connu mardi (6,9 sur l’échelle de Richter). En sismologie, une règle statistique veut que le nombre journalier de séisme décroisse proportionnellement au temps écoulé. Concrètement, cela signifie que 10 jours après le premier tremblement de terre, on dénombre dix fois moins de répliques. Mais cette règle, comme souvent, a ses exceptions. Il est donc difficile d’estimer combien de temps l’activité sismique peut perdurer ainsi au Népal. Cela peut durer quelques semaines, quelques mois, voire un an.

Quels sont les risques si de fortes répliques venaient à se produire ?

Tout dépend de leur localisation. Si elles se produisent au sud ou à l’ouest de Katmandou, ce sera plus inquiétant qu’à l’est. En effet, le séisme de 1934 s’est produit au niveau du segment est de la faille; qui est donc décompressée et supportera plus de tension. Au contraire, à l’ouest, il y a un fort potentiel de dégâts puisque le dernier tremblement de terre s’est produit en 1505. Au sud, tout un morceau de la faille a résisté à la secousse du 25 avril, il pourrait donc casser plus facilement puisqu’aucun fort séisme n’a été enregistré à cet endroit depuis 700 ans. Mais pour l’instant, il n’y a pas de quoi s’alarmer : les instruments de mesure sismographique internationaux n’ont pas relevé de micro-activité dans cette région.

Source : Europe1