ACTUS LOCALESÉCONOMIESECTEUR PRIMAIRE Séminaire de la perliculture : « un règlement de comptes entre membres de la même famille » Caroline Perdrix 2020-12-21 21 Déc 2020 Caroline Perdrix ©Presidence Le séminaire de la perliculture s’est ouvert ce matin à la présidence. Deux jours de réunion entre acteurs professionnels et institutionnels du secteur, qui doivent aboutir en 2021 à un document de politique publique. Si la crise sanitaire et économique a des effets délétères, c’est surtout « l’indiscipline de la production » qui a précipité la chute de la perle de Tahiti. Et c’est toute une profession qui doit « se remettre en cause », a déclaré Édouard Fritch. « L’avenir de la perle dépend uniquement de nous », a déclaré le président Édouard Fritch en ouverture du séminaire de la perliculture ce lundi matin, qui rassemble une vingtaine de personnes à la présidence et plus d’une centaine d’autres qui participent au débat par Internet. Avec un prix au gramme en dégringolade, la perle de Tahiti a perdu de son éclat. Et ce n’est pas l’effondrement de la demande mondiale dont elle souffre. « Problèmes structurels récurrents, greffeurs, déclarations de personnel, organisation des ventes », toute la chaîne a été pointée du doigt par le président du Pays, qui a dit sa « tristesse de constater que certaines orientations stratégiques n’ont pas été prises. (…) C’est un échec collectif, un échec public et privé ». https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2020/12/PERLE-FRITCH-01.wav « En 2020, poursuit Édouard Fritch, nous avons mis une très petite quantité de perles sur le marché. Et pourtant, nous avons sorti un nombre de perles important. Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Le cours de la perle qui était autour de 2 000 Fcfp est passé en-dessous de 500 Fcfp alors que l’offre était très petite et que la demande est toujours la même. En d’autres termes, on défie même les lois du commerce ! Le problème ce sont les ventes sauvages. Et ceux qui font ce genre d’opérations, ils sont présents, là, ils vont écouter… » Vers une réduction des surfaces perlicoles ? Aujourd’hui, sur le papier, environ 10 000 hectares de lagon sont consacrés à la perliculture. En pratique, seulement 5 000 seraient exploités – en tout cas si l’on en croit les déclarations officielles. « Il y a un grand ménage à faire à ce niveau-là », dit Édouard Fritch, qui rappelle le drame de Takaroa, dont le lagon est « tapissé de plastique » et qui ne produit plus rien. https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2020/12/PERLEN-FRITCH-02.wav « Aujourd’hui, les clients à l’international se méfient de la perle de Tahiti » Ce n’est pas l’avis du perliculteur Franck Tehaamatai : « La production n’est pas à son maximum, affirme-t-il. Le premier gros problème ce sont les emplois non déclarés. C’est pas parce que c’est mon fils, ma cousine ou ma nièce qu’on ne doit pas les déclarer. » Le producteur, qui dit avoir jusqu’ici évité les réunions du conseil de la perliculture, espère que cette fois-ci « ça ne va pas être que de la théorie. » https://www.radio1.pf/cms/wp-content/uploads/2020/12/PERLE-FRANCK-TEHAAMATAI-03.wav Pour lui, « le produit de qualité se vend toujours bien. Tous les gens qui demandaient le droit d’exporter du bas de gamme, vous dites quoi aujourd’hui ? En octobre il y a eu 4 millions de perles exportées, un ‘vide-grenier’ sur le marché ! Aujourd’hui les clients à l’international se méfient de la perle de Tahiti. Tout vient de l’indiscipline de la production. » Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre) Tags:perliculture