TÉMOIGNAGE – Le vice-président de la fédération serbe regrette une « provocation politique ».
L’Union européenne de football (UEFA) a ouvert une enquête disciplinaire sur les incidents qui ont émaillé la rencontre entre la Serbie et l’Albanie, mardi soir, à Belgrade, dans le cadre des qualifications à l’Euro 2016. La fédération de football serbe (FFS) est visée « pour jets de fumigènes et projectiles, problème de gestion de spectateurs, envahissement du terrain par des supporters, organisation déficiente et usage de lasers ». Rien que ça. Le vice-président de la FFS, l’ancien portier des Verts Ivan Curkovic, assistait à cette rencontre dans le stade du Partizan, club qu’il a longtemps présidé. « Ça me rend triste parce que le football, c’est sacré », a-t-il regretté au micro d’Europe 1. « Il n’y a pas de place pour la violence sur le terrain ou dans les tribunes. J’ai quitté le stade, cinq ou dix minutes après ces incidents. Je savais qu’une fois dans les vestiaires, l’équipe albanaise n’allait pas reprendre le match. »
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« On ne peut pas accepter ça. » Celui qui fut également sélectionneur de l’ex-Yougoslavie a assisté « avec stupéfaction » aux événements de mardi et espère que l’UEFA prendra des mesures après l’utilisation d’un drone au-dessus de la pelouse, un « geste prémédité » et une « provocation politique » selon lui. Le drone, qui a fait son apparition à la 42e minute du match, portait un drapeau pro-albanais. « On ne peut pas accepter ça, ça peut atterrir sur le public, ça peut contenir un explosif, un poison », a-t-il insisté, faisant ainsi écho aux craintes exprimées mercredi soir par le président de l’UEFA, Michel Platini, qui, sur TF1, avait déclaré : « imaginez qu’il y ait une bombe plutôt qu’un drapeau sous le drone… »
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« J’ai eu peur de mourir », reconnaît l’entraîneur-adjoint de l’Albanie. Évidemment, le discours est différent dans le camp albanais, où, plus que sur le drone, on s’attarde sur les événements qui ont suivi, et notamment l’envahissement du terrain par quelques poignées de supporters serbes, dont « Ivan le Terrible », figure du hooliganisme local. « J’ai eu peur de mourir. Je suis plutôt un dur mais je n’avais encore jamais vécu une telle haine », a affirmé dans le quotidien allemand Bild Altin Lala, entraîneur-adjoint de l’Albanie. « Même la sécurité, qui devait plutôt s’occuper de faire régner l’ordre, a cogné (…) Dans le tunnel menant du vestiaire au terrain, j’ai même vu des policiers qui ont tapé nos joueurs », accuse-t-il.
L’international albanais Edmond Kapllani a expliqué avoir été « bombardé de cailloux et de bouteilles ». « Je n’avais jamais vécu une telle chose. Et j’espère que je n’aurais plus jamais à la vivre », ajoute le buteur du FSV Francfort (D2 allemande), assurant au passage que lui et ses coéquipiers ne se sont « pas battus avec les joueurs serbes ». Jusqu’à l’apparition du drapeau de la « Grande Albanie », décroché avec véhémence par le Serbe Stefan Mitrovic, le match s’était en effet déroulé dans un bon esprit. L’instance disciplinaire de l’UEFA, qui a également ouvert une enquête contre la fédération albanaise pour refus de jouer et déploiement d’un drapeau illicite, examinera ce cas épineux le 23 octobre prochain.