Le groupe propriétaire du deuxième opérateur de téléphonie mobile est entré en « négociation exclusive » en vue se son rachat par le câblo-opérateur.
L’INFO. Vivendi, le groupe propriétaire de SFR, a annoncé vendredi entrer en « négociations exclusives » avec Numericable en vue de la cession du deuxième opérateur de téléphonie mobile. Une information qu’avait laissé entendre dès vendredi matin le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg au micro d’Europe 1. L’autre candidat en lice au rachat de SFR, Bouygues Telecom, est donc hors course. N’en déplaise au ministre, qui a milité pour l’option Bouygues Telecom, mais également à Free Mobile, qui était prêt à racheter une partie des antennes de Bouygues pour améliorer son réseau.
L’offre « la plus pertinente ». Entre les deux offres d’Altice (maison mère de Numericable) et de Bouygues Telecom, le Conseil de surveillance de Vivendi a donc choisi « la plus pertinente pour les actionnaires et pour les salariés », justifie le communiqué en ligne du groupe. L’entreprise estime également que la proposition du câblo-opérateur est « la meilleure sécurité d’exécution ». Altice a proposé à Vivendi 11,75 milliards d’euros et 32% du capital futur groupe réunissant les deux marques.
Bouygues Telecom n’a pas convaincu… Malgré une offre revue à la hausse (11,3 milliards d’euros, soit 800.000 euros de plus que la première proposition), Bouygues Telecom n’est pas parvenu à convaincre les propriétaires de SFR. Pour appuyer sa candidature, le troisième opérateur français avait même annoncé dimanche, dans le Journal du Dimanche, être prêt à céder une majeure partie de ses antennes à Free pour payer une partie de la transaction. « Nous sommes entrés en négociations exclusives pour céder à Free pour un montant pouvant aller jusqu’à 1,8 milliard d’euros l’intégralité de notre réseau mobile », avait expliqué Olivier Roussat, patron de Bouygues Telecom
…malgré le soutien Montebourg. C’est pourtant cette dernière hypothèse qui avait reçu le soutien d’Arnaud Montebourg : le ministre du Redressement productif avait qualifié Numericable, vendredi sur Europe 1, de « petite entreprise par rapport à ce qu’est SFR ». Et le ministre d’ajouter « quand on a les yeux plus gros que le ventre, on risque de se mettre en danger ». Le gouvernement était également « favorable à un retour à trois opérateurs ». « Nous pensons que ça ne porte pas préjudice au consommateur et que ça permet de stabiliser un secteur dans lequel nous devons investir pour moderniser la France », a milité Arnaud Montebourg sur Europe 1.
Pellerin veut des précisions sur les engagements de Numericable. La ministre déléguée à l’économie numérique Fleur Pellerin est également montée au créneau vendredi suite à l’annonce de Vivendi. « Je prends acte de la décision du conseil de surveillance de Vivendi. (…) Altice a pris un certain nombre d’engagements cette semaine sur ces différents sujets. Je les invite maintenant à les préciser et les traduire de manière opérationnelle », a lancé la ministre. Fleur Pellerin souhaiterait que Numericable expose plus en détail ses engagements sur la 4G ainsi que pour les investissements en marge du déploiement du très haut débit en France.
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