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Silvio Cicero, un artiste qui ne manque pas de punch


De la scène au ring, même combat pour Silvio Cicero. Le chanteur et musicien, quand il n’a pas les mains occupées par sa guitare, enfile les gants, par passion mais aussi en compétition. Il y a quelques jours il a même été sacré, à 32 ans, champion de Polynésie des moins de 71 kilos au sein de la Polynesian Boxing Association. Une victoire qui va l’emmener jusqu’aux Oceania élite de mars et avril prochains, pour lesquels il compte s’entrainer sérieusement, en plus de la préparation de son prochain album.

Des boxeurs venus des cinq archipels, quelques stars de la discipline comme le (toujours) roi poids lourd Ariitea Putoa, et une tête connue bien au-delà des rings. Celle de Silvio Cicero, qui a participé la semaine passée aux Championnats de Polynésie de boxe anglaise organisée par la Polynesian Boxing Association (PBA) de Tauhiti Nena. L’auteur, compositeur et interprète, à qui on doit Here Faito Ore ou Petite princesse, et qui avait été sacré meilleur artiste des Tiare Music Awards 2022, n’était pas là en guest star, en chauffeur de salle ou en simple visiteur. Voilà dix ans déjà qu’il enfile les gants dans ce qui est devenu une autre grande « passion », qu’il pratique en salle d’entrainement tous les midi.

« Si je ne m’entraîne pas, j’ai des coups de mou »

La boxe, « sport complet », c’est devenu pour lui aujourd’hui un « mode de vie », une pratique qui « l’aide dans la musique, et vice-et-versa ». « Aujourd’hui, ça fait partie de mon équilibre, tous les jours je m’entraîne, ça me coupe une journée qui est normalement une pause déjeuner, mais si je m’entraine pas pendant trois jours, j’ai des coups de mou dans la journée, explique l’athlète – artiste, qui a sa propre école de musique et depuis peu un « shop » de musique. Bon l’idéal pour les grosses compétition, ça serait deux entrainements par jour avec un suivi très particulier. On n’en est pas là, mais les championnats de Polynésie cette année, pour moi, étaient atteignables. »

De la passion donc, mais aussi de la détermination pour celui qui avait été initié au jeu de poings par le coach Rodrigue Ah-Min à 22 ans, avant de prendre conseil auprès de Rolland Brillant puis Pierre Nena. Dès 2018, l’ancien vainqueur du Tahiti Festival Guitare montre qu’il est aussi studieux au sac de frappe que devant les partitions. Il avait alors remporté un premier titre de champion de Polynésie en catégorie « novice », avant qu’une blessure ne l’éloigne des rings. Ce n’est qu’en 2022 qu’il reprend les entrainements avec le Warrior Boxing Club, qui l’emmène notamment combattre au challenge Maco Nena. Devant une salle comble, il s’incline face au champion Australien Jack Henson. Un de ses meilleur souvenirs de boxeur, au moins jusqu’à mardi dernier, lors de ces championnats élites de la PBA, donc.

Oceania de boxe, nouvel album… « J’arrive à trouver la balance pour avancer »

Après deux victoires – « serrées mais méritées » d’après les observateurs –  face au sociétaire du Herearii Huahine Teriihoani Jordan, et à Tu Taumihau, de la team Heimata, il décroche la ceinture de champion de Polynésie chez les moins de 71 kilos. Une performance pour le combattant de 32 ans, qui fera ainsi partie de la délégation tahitienne qui sera préparée pour les prochains championnats élite de l’Oceanian Boxing Confederation. Il a donc d’ores et déjà repris sa préparation. Ces championnats, « c’était une sacrée épreuve, et maintenant que c’est terminé, c’est le soulagement. Surtout au niveau de la diète : il faut garder un certain poids, se limiter au niveau de la bouffe, c’est pas évident, explique-t-il. J‘ai repris l’entrainement. On essaie de maintenir la forme qu’on a acquis pour ces championnats. Les fêtes vont passer, mais il va falloir reprendre le rythme habituel. »

Et il faudra le garder : ces « Oceania » doivent avoir lieu à partir du 31 mars prochain à Tahiti – très probablement sous le grand chapiteau de Vaitupa, à Faa’a. Le chanteur qui ne manque pas de punch devra y rivaliser avec les champions d’une vingtaine de pays de la région. Et il continue, à côté de cette préparation, à construire son nouvel album, le troisième. « Je travaille sur plusieurs titres en même temps. Cinq en ce moment. Certaines productions avancent, certaines compositions nécessitent encore de finir les paroles. Chaque compo à son rythme », détaille-t-il. Cumuler les projets musicaux et sportifs « ça n’est pas évident », « mais j’arrive à trouver une balance pour avancer ». Tant mieux : sur scène ou sur les rings, la balance, c’est un préalable important.

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