Le 3 novembre dernier, le tavana de Papeete, alors en métropole, avait subi un accident grave, qui avait soulevé beaucoup de questions, pas entièrement dissipées, sur son avenir à la tête de la mairie. Pourtant, ses proches l’assurent : le maire, en rééducation, a retrouvé l’essentiel de ses facultés et participerait déjà à la vie de la municipalité. Si personne ne s’avance sur une date de retour au fenua, Michel Buillard pourrait rapidement communiquer directement auprès de ses administrés.
Pas de message officiel, encore moins de prise de parole publique, pas de photo et des informations au compte-gouttes… Pour les administrés de Papeete, difficile, ces six derniers mois, de savoir comment se porte réellement leur tavana. Pourtant, comme en témoignent plusieurs élus du conseil, « les gens demandent de ses nouvelles tous les jours ». Avec, souvent, les mêmes réponses : « son état s’améliore peu à peu », « il faut laisser du temps au temps »... Il faut dire que l’accident qu’a subi Michel Buillard le 7 novembre dernier est grave : un malaise, lors d’un déplacement à Nice, une chute, et une blessure à la tête. L’élu de 71 ans, dont le pronostic vital a été un temps engagé, avait été plongé dans le coma pendant trois semaines, et a dû subir des opérations importantes. Il est toujours, aujourd’hui, pris en charge dans un « établissement spécialisé » de Nice, pour suivre sa rééducation, expliquent ses collaborateurs.
Des nouvelles « qui donnent le moral »
« On a des nouvelles régulières et elles nous donnent le moral », précise ainsi le directeur général des services de la mairie. « Par rapport à la gravité de son accident, il se rétablit relativement vite, ajoute Rémy Brillant. Pour autant il a besoin d’une bonne rééducation, et c’est ce qui le fait rester en métropole ».
D’abord affecté par l’accident, Michel Buillard aurait retrouvé « l’essentiel de ses facultés », et travaillerait surtout, aujourd’hui, sur sa mobilité. Rien qui ne l’empêche, expliquent ses proches, de s’intéresser aux affaires de la commune. Et même si le mot d’ordre est plutôt à laisser le tavana récupérer, « chaque fois qu’on a des sujets où l’on a absolument besoin de le consulter, on n’hésite pas à le faire ». « Souvent par message, et on a des réponses rapides, et de temps en temps on peut l’avoir directement au téléphone », reprend Rémy Brillant. Le maire aurait par exemple exprimé auprès de son équipe sa satisfaction de voir la promenade de Motu Uta inaugurée – et il aurait aussi lui-même fait l’analyse des résultats de la présidentielle dans les différents quartiers de Papeete.
Une communication « qui ne saurait tarder », un retour « d’ici la fin de l’année »
Côté gestion de la commune, Paul Maiotui, premier adjoint, remplit par intérim le gros des obligations du premier édile. Après « une période de flottement », la vingtaine d’élus qui ont reçu des délégations, « s’en sont emparé pleinement ». Le budget « a été voté fin mars », les élections « ont été bien organisées », les chantiers – comme celui du stade Willy Bambridge ou de l’école Tamanu – « avancent »… Bref, « la commune continue à fonctionner » insiste le DGS qui ne nie pas que la majorité municipale marche moins bien sans son chef de file : « On ressent le besoin d’avoir notre patron, notre capitaine, mais il est présent par l’esprit ».
Mais alors si le tavana est actif, pourquoi ne pas donner de nouvelles directes à ses administrés ? « Je pense que ça ne saurait tarder, répond Rémy Brillant. Il sait que la population a envie de l’entendre et il devrait être bientôt dans les bonnes disposition pour pouvoir le faire ». En revanche, le calendrier de retour au fenua est plus flou : « on n’a pas trop de visibilité, l’horizon que l’on a, c’est avant la fin de l’année ». Pas plus de précision chez les élus de la majorité : « On ne va pas presser les choses, l’important, c’est qu’il revienne en forme ».
« Lui laisser le temps »
« Il faut lui laisser le temps de se rétablir », insiste Nicole Bouteau, dont la candidature aux législatives avait été portée, notamment, par Michel Buillard. En pleine campagne, l’ancienne ministre a échangé de « longs SMS » avec le tavana. « Pour m’encourager et me dire qu’il aimerait être à mes côtés pour battre campagne » précise l’élue. Mais Nicole Bouteau préfère laisser le temps au temps : « quand il reviendra il sera au plus haut de sa forme ».
Combien de temps cet éloignement peut-il durer ? Certains, comme l’élu d’opposition Tauhiti Nena, s’étaient posé la question, interpellant la majorité sur l’aspect juridique de cette situation. “Parfaitement légale” au regard du CGCT, avait répondu Paul Maiotui fin février. Même analyse du côté du Haut-commissariat. « C’est comme un congé maladie, ça ne remet rien en cause », précise-t-on du côté de la mairie.