Paris (AFP) – La CGT-cheminots, premier syndicat à la SNCF, ne donnera son avis sur l’accord temps de travail qu’après avoir consulté l’ensemble de ses adhérents en activité, a-t-elle annoncé mercredi.
S’agissant de la convention collective de branche, sa décision est prise: elle ne signera pas le texte, a-t-elle par ailleurs indiqué. Comme SUD et FO.
Pressée par le gouvernement et la SNCF de prendre ses « responsabilités » concernant l’accord sur le temps de travail dans l’entreprise, la fédération refuse, au huitième jour de grève, de se laisser dicter un « rythme inadapté à la nécessaire réflexion concernant un texte qui va conditionner le quotidien des cheminots et des usagers pour les années à venir », selon les termes de son communiqué.
Rappelant que l’accord, déjà paraphé par la CFDT et l’Unsa, est ouvert à la signature jusqu’au 14 juin, elle annonce lancer « une consultation nationale de ses adhérents actifs, à partir d’éléments objectifs, permettant de recueillir leur avis sur la décision que sera amenée à prendre leur organisation syndicale ».
Mardi, elle avait souligné les « améliorations arrachées » lors de la dernière réunion marathon, listant tout de même encore quelques « points négatifs ».
Sous la pression du gouvernement, la SNCF a renoncé à assouplir le régime de travail. L’accord d’entreprise consacre l’essentiel des règles en vigueur (RTT, repos) et en améliore d’autres (travail de nuit). Mais il prévoit la possibilité de dérogations autorisées par les seuls syndicats signataires de l’accord, une clause très critiquée par la CGT et SUD.
S’agissant de l’accord de branche, la CGT annonce qu’elle « ne signera pas » ce texte, fruit de plusieurs mois de négociation entre l’UTP (qui regroupe la SNCF et ses concurrents privés) et sept syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, Unsa et SUD-Rail).
Le syndicat ne dit pas s’il exercera son droit d’opposition.
La CGT-cheminots dispose avec SUD-rail des 50% de voix nécessaires pour invalider un accord. « Nous avons jusqu’au 24 juin pour prendre une décision. Nous nous accordons le temps nécessaire », a précisé à l’AFP un porte-parole.
De son côté, la fédération SUD-rail a « officiellement » confirmé dans un communiqué qu’elle ne signerait pas non plus le texte de branche, sans mention d’un éventuel droit d’opposition. FO-cheminots, qui pèse 9% dans la branche, a d’ores et déjà annoncé à l’AFP mettre son veto et avoir envoyé mercredi un courrier en ce sens à l’UTP.
Les syndicats avaient jusque mercredi en fin d’après-midi pour valider, ou pas, cette première convention collective commune au secteur, négociée en vue de l’ouverture à la concurrence.
Ce texte a reçu l’aval de la CFDT et de l’Unsa, qui réunissent les 30% requis.
La grève lancée le 1er juin par la CGT-Cheminots, SUD-rail et FO (non représentatif à la SNCF), très suivie par les personnels roulants du groupe ferroviaire public, a été reconduite pour jeudi par les assemblées générales.
© AFP BERTRAND GUAY
Manifestation des cheminots le 6 juin à Paris