INTERNATIONAL Soupçons d'emplois fictifs: Fillon se prépare à s'expliquer AFP 2017-02-05 05 Fév 2017 AFP Paris (AFP) – François Fillon veut tenter de reprendre la main dans la tempête née de soupçons d’emplois fictifs, alors qu’une partie de la droite cherche un éventuel plan B et que le centriste François Bayrou réclame son retrait. Après un week-end où Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ont fait assaut de meetings et où Benoît Hamon a lancé sa candidature, le candidat de la droite se prépare à s’expliquer longuement lundi dans un média, selon plusieurs sources. « Fillon ne renoncera pas » mais « va changer de stratégie, être plus offensif dans sa défense », a assuré un de ses proches à l’AFP. « Je n’exclus pas qu’il reconnaisse ses erreurs », a glissé le même. L’état-major du candidat se réunira à 18H00 au siège de campagne, Porte de Versailles, pour finaliser sa nouvelle stratégie. L’élu des Alpes-Maritimes Éric Ciotti a souhaité que François Fillon « apaise les doutes » et appelé à l’unité chez LR face à « une crise terrible » faisant poindre la « peur » de « perdre » la présidentielle chez les électeurs. L’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, soutien d’Alain Juppé pour la primaire, a aussi appelé à l’unité. Il s’est refusé, pour l’instant, à envisager un plan B: « C’est (François Fillon) qui a la légitimité, c’est lui éventuellement qui peut la transmettre ». « La vraie force de Fillon, c’est qu’il n’y a pas de plan B. Sauf un plan Bérézina. Il a gagné sur une ligne idéologique claire: transformation économique radicale et conservatisme sociétal », plaide un de ses soutiens. Pour un ancien ministre filloniste, qui ne voit pas non plus « un autre scénario de substitution s’imposer », M. Fillon « reste un très bon candidat » et « peut s’en tirer, sauf nouvelle surprise ». Les précédentes « surprises » étaient venues du Canard enchaîné et de ses révélations d’emplois présumés fictifs comme assistants parlementaires de l’épouse de M. Fillon et de deux de ses enfants. Le parquet national financier a ouvert une enquête. Le candidat, son épouse, plusieurs membres de son entourage ont été entendus. – « Dans la falaise » – Dimanche, François Bayrou, qui soutenait Alain Juppé pour la primaire et serait prêt à « l’aider » s’il revenait dans le jeu, a considéré que « les Français pensent, et je pense comme eux », que François Fillon « n’a pas d’autre solution » qu’un retrait. Il a vu dans cette affaire « une atteinte à la décence », en contradiction avec un programme demandant « des sacrifices ». François Fillon, peut-être rasséréné par un sondage du JDD selon lequel 64% des Républicains sont pour le maintien de sa candidature contre 68% de l’ensemble des Français ne le souhaitant pas, tenterait, lui, de prendre de court les députés LR, avant leur réunion mardi à l’Assemblée. Certains sont très remontés après un week-end dans leur circonscription où ils ont parfois dû affronter la colère de leurs électeurs. « Les élus tiennent, mais pas le terrain. Notre parti ne peut plus faire campagne », selon un cadre LR. « Dans ma commune, j’ai fait arrêter la distribution des tracts » tirés à 4 millions d’exemplaires proclamant « stop à la chasse à l’homme », car « ça se passait très mal pour nos militants sur le terrain », assurait un député-maire francilien. A ses yeux, « bien sûr qu’il y a un plan B. C’est Alain Juppé. Il faut que Fillon +débranche+. Sinon, c’est la cata. Il nous emmène dans la falaise ». « Les retours de terrain sont très mauvais. L’image de probité de François Fillon est ternie. Il a abusé du système, le coup de ses enfants ne passe pas », considérait un autre élu. « Juppé pourrait remplacer Fillon mais il faudrait qu’il muscle son programme sur le régalien », ajoutait le même. Dans le Doubs, la députée-maire filloniste de Morteau, Annie Genevard, a retenu d' »une longue séance sur l’affaire » du comité départemental « de la colère, de la déception, de la crainte mais seuls deux ou trois sur la soixantaine de participants ont demandé un plan B et le départ de François Fillon ». © AFP/Archives Eric FEFERBERGFrançois Fillon et son épouse Penelope lors du meeting du 29 janvier 2017 à Paris Cliquez pour partager sur Facebook(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur Twitter(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquez pour partager sur LinkedIn(ouvre dans une nouvelle fenêtre)Cliquer pour imprimer(ouvre dans une nouvelle fenêtre)