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Un complexe de squash à Pirae avant les Jeux du Pacifique 2027

Un premier marché a été lancé par l’IJSPF en vue de la construction d’un complexe territorial de squash d’ici 2026. Jusqu’à six nouveaux courts devraient voir le jour derrière la piscine de Pater, dont certains en double. Une nécessité pour les prochains Jeux du Pacifique, et une opportunité pour la Fédération tahitienne de squash, qui voudrait surfer sur l’entrée de la discipline au Jeux Olympiques, en 2028, pour constituer un vivier de jeunes joueurs au fenua.

Voilà quelques années, déjà que le squash polynésien se sent un peu l’étroit. Hormis quelques chanceux qui profitent d’un court privé dans une résidence de Pamatai ou de l’Uranie, les amoureux de la petite balle noire n’ont que la salle du club Phenix comme terrain de jeu au fenua. Quatre courts, tout de même, avec gradins et vestiaires. Mais qu’il faut partager entre 120 licenciés, et de nombreux autres pratiquants non encartés. Autant de dire qu’aux heures de pointe, les places sont chères à Punaauia. Raison pour laquelle la Fédération tahitienne de squash insiste, depuis plusieurs années, pour être dotée d’un complexe fédéral.

Six terrains, dont trois « modulables »

Le projet avait, un temps, été lié à celui du centre aquatique Aorai, envisagé sous l’ancienne mandature et annulé par le gouvernement de Moetai Brotherson et de Nahema Temarii, vu ses coûts conséquents. Mais la « fédé » n’a pas abandonné et les instances olympiques lui ont donné des arguments : en fin d’année dernière, le squash a été annoncé au programme des JO 2028 à Los Angeles… et a été confirmé comme sport optionnel pour les Jeux du Pacifique 2027 organisés à Tahiti.

Plus de doute, donc, le squash doit avoir un nouveau site. D’autant que, comme on le rappelle au ministère des Sports, la salle de Phenix n’est pas entièrement aux normes de la Fédération internationale et ne dispose pas de salle de double, une pratique bien implantée dans la région et à laquelle tiennent les organisateurs des Jeux du Pacifique. Rien n’assure en outre que l’association propriétaire de la salle, plutôt friande de padel ces derniers temps, et qui pourrait chercher de la place pour d’autres disciplines, la maintiendra au long terme.

Un premier projet de salle fédérale avait donc été présenté pour une installation aux abords du stade Fautaua, à la place d’un des courts de tennis du complexe. Des courts qui seront finalement rénovés, et même, pour certains, couverts : les terrains de squash ont donc dû de nouveau déménager. Mais pas très loin : direction Pater, entre la piscine et la salle de ping-pong, sur un foncier en partie inutilisé et en partie occupé par un autre court de tennis vieillissant. C’est pour ce site qu’a été lancé, en début de semaine par l’IJSPF, un appel à concurrence pour la maîtrise d’œuvre du futur complexe territorial de squash. La FTS espère y voir six courts, dont trois équipés de murs modulables, pour être transformés en deux courts de double.

Cet « option » d’aménagement semble convenir aux autorités, mais à condition qu’elle soit réalisable dans l’enveloppe et le calendrier impartis. C’est ce que doit confirmer, ou non, le maitre d’œuvre qui sera choisi dans quelques semaines. Le Pays table sur un projet à moins de 300 millions de francs, limite au dessus de laquelle les procédures de marchés publics sont plus complexes, et beaucoup plus longues. Car aux contraintes de budget s’ajoutent celles des délais : les infrastructures de Tahiti 2027 doivent par principe être livré un an avant les Jeux, courant 2026.

Des jeunes espoirs, des vétérans, et un « gap » au milieu

À la fédération, on se félicite bien entendu de cette avancée dans le projet, même si on réserve les applaudissements pour la pose de la première pierre ou l’inauguration. Jean-Victor Lussan, qui en est le président depuis quelques mois, rappelle que ce complexe est avant tout une « nécessité » pour la discipline, dont le développement est aujourd’hui « clairement limité par l’infrastructure ». « Si on a un complexe fédéral avec des terrains gérés par la Fédération, on va pouvoir réserver des créneaux horaires pour les jeunes, faire plus de formation, développer le squash comme on l’entend, et pas être contraints par des infrastructures qui ne nous appartiennent pas ». Et qui ne reçoivent aujourd’hui que peu de scolaires, malgré la proximité avec le collège de Punaauia.

Comme dans beaucoup d’autres disciplines, la FTS s’est fixé des objectifs pour Tahiti 2027 et tente d’intensifier ses entrainements, sous l’œil du cadre technique recruté en 2021, Cédric Hateau. Un entraineur qui doit travailler avec deux catégories d’élèves : une jeune garde de 10 à 15 ans, et des joueurs beaucoup plus expérimentés, de plus de 35 ans. Le problème du squash polynésien, pointe Jean-Victor Lussan, c’est qu’il ne dispose que de très peu de compétiteurs au pic de leur forme, entre 20 et 35 ans. Pour combler le « gap », et former des champions, il faut du temps, de la sélection précoce… et de la place : « avec plus de terrains, on peut accueillir des classes entières, rappelle le président. Et c’est sûr que d’avoir un vivier de jeunes, c’est s’assurer que certains vont continuer et que certains vont aller vers le haut-niveau ».

Parmi les projets de la fédération, la multiplication des séances de promotion et d’initiation, grâce à un mur gonflable qui a déjà su attirer à Paofai ou Mamao. Mais surtout la création d’un centre de performance polynésien, pour l’instant refusé par les autorités pour manque de candidats. Il permettrait de créer des horaires scolaires aménagés pour certains jeunes joueurs, et de les faire jouer près de dix heures par semaine, « contre trois et demi aujourd’hui ».

Des compétitions et du show

Lors des épreuves de Tahiti 2027, la délégation tahitienne devra donc s’appuyer à la fois sur des très jeunes joueurs et des vétérans. Et elle aura fort à faire : si le squash, absent du programme de Honiara 2023 mais présent à Apia en 2019, a été préféré à des sports comme le handball pour 2027, c’est que plusieurs pays de la région ont des pratiquants compétitifs. Dont Fidji, la Papouasie, les Salomon, Vanuatu ou les Cook… Et la Nouvelle-Calédonie, qui avait remporté toutes les médailles, masculines comme féminines en 2019. Le Caillou a même réussi à former un espoir national de la discipline, Brice Nicolas, qui, à tout juste 20 ans, fait actuellement partie du top 10 français et du top 100 mondial. Les Néozélandais, qui font partie des grands amateurs de squash avec les Britanniques, les Sudaméricains, les Hong-kongais, et surtout les Egyptiens, souvent dominateurs dans la discipline, pourrait aussi frapper à la porte du tournoi océanien dans trois ans. Ces Jeux du Pacifique devraient en effet être qualificatifs pour Los Angeles 2028.

À la FTS, cette rude concurrence n’effraie pas : elle serait même saine pour faire monter le niveau local. Le futur complexe, dont la construction est aussi encouragée par les Fédérations océanienne et mondiale de squash, devrait d’ailleurs permettre de développer les compétitions internationales au fenua. « La PSA (Professional Squash Association, ndr), nous a expliqué que la Polynésie était une destination très intéressante pour des compétitions », reprend Jean-Victor Lussan. Le président rappelle que le squash a su attirer un nouveau public, de par le monde, en transformant ses compétitions en vrais « shows ». « On met des courts en verre devant les pyramides d’Egypte, dans des théâtres et des opéras, et ça serait pas mal d’avoir un squash avec un fond lagon ou île de Moorea pour avoir ce côté spectacle en Polynésie française aussi ».

Pour ceux qui seraient intéressés par la découverte du sport, un tournoi a lieu ce weekend… au club Phenix :

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