Pour éviter les suicides en prison, certaines cellules vont être équipées de vidéosurveillance pour les détenus susceptibles de mettre fin à leurs jours.
La vidéosurveillance va faire son arrivée dans les cellules des détenus. Pour éviter les suicides en prison, certaines cellules vont être équipées de vidéosurveillance pour les détenus susceptibles de mettre fin à leurs jours. Cet arrêté a été pris par le ministère de la Justice et publié dimanche dans le Journal officiel.
>> LIRE AUSSI – Cellules individuelles : une fenêtre de tir pour les détenus ?
Vidéoprotection et non pas vidéosurveillance. Pour éviter toute polémique, le ministère de la Justice précise bien que cette mesure est avant tout une mesure de protection et non de surveillance. On peut en effet lire « vidéoprotection » et non vidéosurveillance.
La mesure prévoit ainsi « le contrôle sous vidéoprotection d’une cellule de protection d’urgence dans laquelle sont affectées les personnes (…) dont l’état apparaît incompatible avec leur placement ou leur maintien en cellule ordinaire, en raison d’un risque de passage à l’acte suicidaire imminent ou lors d’une crise aiguë; la détection d’incidents tels qu’automutilations ou tentatives de suicide; l’analyse de la vidéoprotection pour l’amélioration des cellules de protection d’urgence ». Il s’agit, selon le texte, de « garanti(r) la sécurité de la personne placée dans l’attente de sa prise en charge sanitaire et permettre une intervention rapide des services ».
Jamais filmés pendant plus de 24 heures. Par ailleurs, pour respecter la vie privée des détenus, le texte stipule que « la durée de l’enregistrement du contrôle sous vidéoprotection des cellules de protection d’urgence est limitée à 24 heures consécutives ». Il organise également les durées de conservation et modalités de consultation des données. La Commission nationale informatique et libertés (CNIL), saisie par le ministère de la Justice, avait rendu un avis favorable le 2 octobre, selon une décision également publiée au Journal officiel dimanche.
>> LIRE AUSSI – Fresnes : les islamistes radicaux regroupés entre eux
« Surveiller toujours plus pour aider toujours moins ! ». Mais cette mesure est contestée par des associations de défense des détenus. Le Genepi Ile-de-France, qui réunit plus de 300 étudiants luttant en faveur du décloisonnement des institutions carcérales, dénonce une méthode de surveillance qui ne vient en rien en aide aux détenus suicidaires.
« Des caméras pour éviter les suicides en prison. Et trouver des solutions au mal-être en prison, c’est au programme ? », s’alarme Alice Benveniste, bénévole à l’Observatoire international des prisons.