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Sur le Côte d’Azur, un projet « d’île flottante » prend l’eau

1750 mètres carrés de « plage privée », de piscine d’eau douce, de restaurant-lounge et de transats, le tout posé sur un trimaran à moteur… « Canua Island », plateforme à 16 millions d’euros voulait jeter l’ancre pour l’été le long des côtes de Mandelieu, à côté de Cannes, sur la Côte d’Azur. L’opposition d’associations et d’une partie de la classe politique a obligé les promoteurs à renoncer à leur projet, dénonçant au passage « l’écologie de façade » de leurs détracteurs. Avec notre partenaire Europe1.

Pas ‘autorisations et « on nous a clairement fait comprendre qu’il ne fallait rien attendre pour cet été », écrivent dans un communiqué les concepteurs de ce projet, se posant en « victimes d’une vendetta politique » et fustigeant un « règlement de compte qui (les) dépasse et qui dépasse l’entendement économique ». Leur plan était pourtant travaillé depuis de longs mois : Canua Island, c’est une berge flottante posée sur un trimaran à moteur, qui offre 1750 mètres carrés de transats et de loisirs, avec piscine d’eau douce, restaurant lounge, et DJ, qui devait s’amarrer à un peu plus de 300 mètres de la côte proximité de la côte dans le golf de La Napoule, dite aussi baie de Cannes.

Une « aberration politique »

Soutenue par la mairie de Mandelieu-La Napoule, commune au large de laquelle le bâtiment devait jeter l’ancre, l’initiative avait notamment été fortement contestée par des associations environnementales, mais aussi par Renaud Muselier. Le président Renaissance de la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur avait dénoncé une « aberration écologique », mais aussi le manque d’acceptabilité sociale du projet. « Nous vivons un moment historique très particulier. Les gens ont vécu deux années de sécheresse terrible. On ne peut pas leur demander de se priver et de se restreindre pour qu’une île pareille, d’une manière assez provocatrice, s’installe en face de la plage, mais reste bien réservée à ceux qui peuvent se le permettre » a ainsi expliqué son cabinet au journal Le Monde. Ce qui était acceptable hier ne l’est plus forcément aujourd’hui ».

Du côté du président de Canua Jean-Bernard Falco et ses directeurs généraux et co-fondateurs, Marc Audineau et Tony Philp, c’est l’incompréhension. « Malgré un dossier 100% conforme et de nombreuses démarches d’explication, nous n’avons pas reçu ce lundi 12 juin 2023 les permis nécessaires à l’exploitation ». « Cette obstruction et aberration politique, ce déni de droit, nous amènent à tirer en responsabilité les conséquences de la situation et nous obligent à mettre fin aux contrats de ceux qui nous ont fait confiance. Nous avons informé tout à l’heure nos 100 salariés que nous ne pouvions pas tenir plus longtemps », ajoutent-ils, déplorant un « plan social (…) provoqué par la seule volonté politique de bloquer un dossier en tout point respectueux du droit et de la protection de la mer ».

 Pas compatible avec la lutte pour la protection de l’environnement

« La position du gouvernement est que le développement d’îles artificielles n’est pas compatible avec la nécessité de renforcer la protection de l’environnement marin », avait de son côté fait valoir lundi le secrétariat d’Etat à la Mer, interrogé par l’AFP après un courrier de M. Audineau interpellant le président de la République Emmanuel Macron et se plaignant notamment d’un « blocage » d’Hervé Berville, le secrétaire d’Etat à la Mer. « La nouvelle législation issue de la loi d’accélération des énergies renouvelables encadre d’ailleurs désormais strictement les installations flottantes en mer et réserve à l’avenir ce type de structures au développement des énergies renouvelables et aux missions de service public », a ajouté le secrétariat d’Etat.

« Les services des différents ministères concernés instruisent comme pour tout projet, ni plus rapidement, ni moins rapidement, les autorisations nécessaires », avait assuré le secrétariat d’Etat, ajoutant toutefois : « L’artificialisation commerciale de l’espace maritime, sur une côte déjà très urbanisée, dans une mer en proie à de nombreuses pollutions, ne s’inscrit donc pas dans la logique et la politique écologique nécessaires ». Canua Island, plateforme de 1.750 m2 posée sur un trimaran à moteur, était pour l’instant amarrée dans le port de La Seyne-sur-Mer (Var) dans l’attente de ses différents permis.

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