Les trois passages piétons du boulevard Pomare situés entre le carrefour de Prince Hinoi et le rond point Jacques-Chirac sont désormais équipés de feux. Ils ont été mis en service ce lundi, en présence du ministre de l’Équipement René Temeharo. Objectif : optimiser la circulation des voitures, en « groupant » les traversées de piétons, notamment lors des arrivées de paquebots.
Un ministre pour activer un feu. La cérémonie pourrait paraître saugrenue s’il ne s’agissait pas du front de mer de Papeete, si central en matière de déplacements à Tahiti, qu’il s’agisse de voitures, de piétons ou de touristes. En face de la rue Paul Gauguin, de la rue du 22 septembre, et de la promenade de Nice, les passages cloutés avaient sont déjà équipés de feux depuis le début de l’année. La mise en service, d’abord prévue pour la mi-février a été retardée « dans l’attente de certaines pièces ». C’est donc ce lundi après-midi que René Temeharo a finalement pu donner le feu vert.
Le ministre était parmi les premiers à traverser le passage piéton devant des voitures et scooters, surpris, pour beaucoup, de se faire arrêter par un feu rouge en plein boulevard. Les conducteurs seront pourtant, d’après les autorités, les premiers bénéficiaires de l’équipement : il s’agit « d’optimiser la circulation », régulièrement stoppée, sur le front de mer, par les traversées de piétons. Ces derniers devront systématiquement appuyer sur un bouton avant de voir le bonhomme passer au vert ou d’entendre un signal sonore. 93 secondes maximum d’attente, 22 secondes pour traverser, pour certains en deux fois… Après deux mois de test, la durée des feux et la synchronisation des traversées pourront être revues, rappelle Marc Pasquier, de la direction de l’Équipement.
Traversées groupées
« Priorité à la circulation », insiste de son côté René Temeharo. Pour le ministre, le bénéfice de ces nouveaux équipements – qui ont coûté une vingtaine de millions de francs en comptant la modernisation du système électrique sous-terrain – sera particulièrement criant lors de la reprise de l’école, mais surtout de l’activité touristique. Les feux vont permettre de ne plus avoir à déployer une demi-douzaine de muto’i en fin d’après-midi – « on les demandait depuis des années », précise la police municipale. Et surtout de faire traverser les piétons de façon plus sécurisée, « par groupes, et pas au compte-gouttes », précise le ministre.
Sans surprise, les associations spécialisées sur le handicap affichent elles aussi leur satisfaction. Malgré quelques menues observations (la hauteur des boutons piéton côté mer), Henriette Kamia, la présidente de la fédération Te Niu o Te Huma estime que les feux vont « faciliter la vie de beaucoup de gens » et « rendre plus sûr les déplacements ».
Deux ans et puis s’en va ?
Et pourtant, ces feux piétons pourraient n’être que temporaires. Le Pays parle depuis longtemps d’équiper le front de mer d’une passerelle. Et l’infrastructure pourrait naître à hauteur de la rue Cardella, à l’occasion de la construction d’un nouveau terminal de croisière, qui doit être érigé sur le site de l’ancien office du tourisme. « Ça va se faire », assure donc René Temeharo, qui précise que les feux pourraient par la suite être « redéployés » à hauteur de To’ata, où les spectacles engendrent aussi des perturbations de la circulation.
Le ministre précise que l’appel d’offre de conception et réalisation de ce terminal doit être lancé « courant septembre ». Pas de passerelle, donc pour encore « au moins deux ans ».