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Surtaxer le diesel ? Royal renvoie le (vieux) projet à 2020

La ministre de l’Ecologie refuse toute « écologie punitive », sur le diesel comme le reste.

La fiscalité du diesel ne sera pas alignée sur celle de l’essence tout de suite. A la question de savoir si elle soutenait une telle mesure, Ségolène Royal a répondu « non », jeudi sur BFMTV/RMC. « A terme l’alignement est souhaitable », mais pas avant 2020, a toutefois précisé la ministre de l’Ecologie et de l’Energie, expliquant qu’il fallait « neutraliser les avantages du diesel sans augmenter la fiscalité ». Aujourd’hui, le diesel, plus polluant, est taxé à 0,65 euro par litre, contre 0,86 pour l’essence.

Toujours pas « d’écologie punitive ».Après la publication d’un rapport sénatorial alarmant mercredi sur la pollution de l’air, la ministre a pourtant promis des « mesures extrêmement fermes », qui doivent être présentées la semaine prochaine. Le rapport préconisait justement d’aligner la fiscalité sur les deux énergies. Mais comme à son habitude, Ségolène Royal semble d’emblée rejeter une mesure dite « d’écologie punitive ». Ecotaxe, contribution climat énergie, circulation alternée… A de nombreuses reprises, la ministre s’est opposée à l’idée d’instaurer de nouvelles contraintes. Son maître mot: « incitation ». Plutôt que d’augmenter les taxes, Ségolène Royal souhaite ainsi « donner envie d’agir aux collectivités, aux entreprises, aux agriculteurs ».

Le diesel fait de la résistance. Le hic : les marges de manœuvre s’amenuisent, le gouvernement ayant déjà annoncé un certain nombre de mesures « incitatives » : un système de vignettes de couleur à partir de janvier prochain pour favoriser les véhicules moins polluants, un bonus de 10.000 euros pour l’achat de voitures propres, etc. Or, il va bien falloir se montrer « ferme » pour se débarrasser du gasoil. Certes, depuis le début de l’année, les voitures diesel ont chuté sous les 60% de part de marché des voitures neuves dans l’Hexagone. Mais le chemin est encore long : diesel, classé cancérogène certain par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), représente encore plus de 80% des carburants vendus en France.

Un serpent de mer. Ce n’est pas la première fois depuis le début du quinquennat que l’idée d’aligner les deux fiscalités est mise sur la table. Le Comité sur la fiscalité écologique en 2012 puis la Cour des comptes en 2013 ont publié un rapport dénonçant le régime avantageux du diesel. La mesure avait également été revendiquée par l’ancienne ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, débarquée depuis. En décembre 2014, lors de la Conférence environnementale, le Premier ministre Manuel Valls avait lui même affirmé sa volonté de « revenir progressivement » sur cet avantage. Mais le projet n’a jamais dépassé son stade embryonnaire.

Source: Europe1

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