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Syrie : Obama favorable à une attaque limitée

barack Obama © REUTERS

L’ESSENTIEL – Le président américain déplore l' »impuissance » du Conseil de sécurité de l’ONU.

#L’ESSENTIEL

– Obama se dit favorable à une attaque limitée en Syrie

– Hollande et Obama ont « la certitude » de « la responsabilité indubitable du régime »

– La représentante de l’ONU pour le désarmement a quitté Damas

– Analyses chimiques: la Syrie refuse tout rapport partiel

– Le Parlement britannique a voté contre une intervention militaire unilatérale contre Damas.

– Hollande n’exclut pas une intervention sans les Britanniques.

– Berlin exclut une intervention militaire.

#LA DIPLOMATIE

© CNN

• Obama n’a pas pris de « décision finale ». Le président Barack Obama a affirmé vendredi qu’il n’avait pas encore pris de « décision finale » dans le dossier syrien, mais évoqué une action « limitée » des Etats-Unis pour punir le régime Assad d’avoir utilisé ses armes chimiques. Assurant qu’un recours à de tels armes menaçait la sécurité nationale américaine, le dirigeant a également fait valoir que le monde ne pouvait pas accepter que des femmes et des enfants soient gazés, après la publication d’un rapport du renseignement américain avançant le nombre de 1.429 morts dans une telle attaque due au régime syrien près de Damas le 21 août.

• Que dit le rapport US ? Le rapport des services de renseignement américains publié vendredi impute la responsabilité des attaques chimiques au régime de Damas. Barack Obama doit se fonder sur ce rapport pour expliquer une éventuelle action punitive contre le régime de Bachar al Assad. Le rapport, fondé en partie sur des communications interceptées, indique que les autorités américaines ont « un degré élevé de certitude » que le gouvernement du président Bachar al Assad est responsable de cette attaque. Parmi les renseignements réunis par les services américains figure une conversation téléphonique d’un haut responsable syrien « très proche » de l’attaque, précise le rapport de quatre pages.

• Hollande et Obama sûrs de « la responsabilité indubitable du régime ». Les présidents français et américain François Hollande et Barack Obama qui se sont entretenus au téléphone vendredi « partagent la même certitude sur la nature chimique de l’attaque (du 21 août à Damas) et la responsabilité indubitable du régime » de Bachar al-Assad, a-t-on déclaré dans l’entourage du chef de l’Etat français. « François Hollande a rappelé la grande détermination de la France à réagir et à ne pas laisser ces crimes impunis et a senti la même détermination du côté d’Obama ».

• Les Etats-Unis vers une action unilatérale ? Après le refus britannique, les Etats-Unis ont assuré qu’ils entendent toujours agir avec des alliés sur la Syrie. « Notre approche est de continuer pour trouver une coalition internationale qui agira de concert », a déclaré Chuck Hagel, secrétaire américain à la Défense. De son côté, la Maison-Blanche a laissé entendre que le président Barack Obama pourrait décider d’une action unilatérale américaine. Le président des Etats-Unis Barack Obama a consulté en tout cas vendredi matin son équipe de sécurité nationale sur le dossier syrien et, vendredi, le secrétaire d’Etat américain John Kerry a plaidé pour une action militaire limitée en Syrie, estimant que l’utilisation présumée d’armes chimiques

© Reuters

par le régime syrien était un « crime contre l’humanité » qui ne devait pas rester impuni.

• Les Anglais n’interviendront pas. Lors d’un vote, le Parlement britannique a rejeté, de seulement treize voix, toute intervention militaire unilatérale contre Damas. Le Premier ministre britannique David Cameron a immédiatement indiqué qu’il tirerait les conséquences de ce vote. « Il est clair que le Parlement britannique ne veut pas d’intervention militaire britannique. Je prends note et le gouvernement agira en conséquence », a-t-il réagi.

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© Capture itélé

• Que dit la France ? Le vote des députés britanniques contre une intervention militaire en Syrie n’entame en rien la détermination de la France à agir, a déclaré François Hollande dans un entretien au journal Le Monde publié vendredi. « Chaque pays est souverain pour participer ou non à une opération », a-t-il affirmé. Toutefois, le président français a exclut toute intervention avant le départ des experts de l’ONU samedi matin. L’ancien Premier ministre UMP François Fillon a affirmé vendredi que la France ne pouvait « agir à la légère et à la remorque de quiconque, fussent-ils ses alliés et amis américains ».

• Que dit l’Allemagne ? Le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a exclu une participation allemande à une intervention militaire en Syrie, dans un entretien à la presse. « On ne nous a pas demandé » une telle participation et « nous ne l’envisageons pas », a-t-il déclaré au quotidien régional allemand Neue Osnabrücker Zeitung, dans une interview à paraître samedi.

• Le Conseil de sécurité au point mort. Le Conseil de sécurité des Nations unies est également dans l’impasse. Une réunion d’à peine 45 minutes entre les cinq membres permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, Royaume-Uni et France disposant tous d’un droit de veto) s’est achevée sans progrès apparent. Elle s’était tenue à la demande de la Russie, alliée de la Syrie et donc farouchement opposée à toute action militaire.

• Que dit Damas ? Le président syrien Bachar al-Assad s’est engagé à « défendre » son pays « contre toute agression » des Occidentaux. Fort de l’appui de la Russie, Bachar al-Assad, qui avait déjà démenti les accusations « insensées » de recours aux armes chimiques, a martelé que la Syrie était « déterminée à éradiquer le terrorisme soutenu par Israël et les pays occidentaux », assimilant une nouvelle fois la rébellion à du « terrorisme ». Vendredi, le gouvernement syrien a refusé « tout rapport partiel » sur un éventuel recours à des armes chimiques près de Damas.

#SUR LE TERRAIN

© Reuters

• Les enquêteurs de l’ONU ont terminé leur travail en Syrie. Les experts de l’ONU ont terminé leur travail en Syrie et vont désormais « rapidement » faire un rapport sur l’usage éventuel d’armes chimiques dans le conflit syrien, a déclaré vendredi le porte-parole des Nations unies. « L’équipe a terminé de récolter des échantillons et des élements », a déclaré Martin Nesirky à des journalistes. « Ils préparent maintenant leur départ et quitteront Damas, puis la Syrie demain » samedi, a-t-il ajouté. Les échantillons recueillis seront transmis à des laboratoires en Europe, conformément à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, et ces analyses pourraient prendre des semaines, selon un porte-parole de l’ONU, Farhan Haq.

angela kane, ONU, en Syrie REUTERS

• La représentante de l’ONU pour le désarmement a déjà quitté Damas. Angela Kane est arrivée à Beyrouth vendredi après-midi et serait partie immédiatement sur Istanbul, a affirmé une source de sécurité. « Elle a traversé la frontière terrestre de Masnaa en milieu de journée et puis s’est rendue directement à l’aéroport de Beyrouth pour prendre un vol en direction d’Istanbul », a affirmé cette source.

• Des preuves collectées par les Etats-Unis. Les Etats-Unis ont rassemblé depuis une semaine des renseignements et informations sur l’attaque chimique. Lors de la conférence téléphonique de jeudi soir, la Maison-Blanche a indiqué au Congrès « qu’il ne faisait aucun doute que des armes chimiques avaient été utilisées, et utilisées intentionnellement par le régime Assad », selon le responsable du Congrès, le démocrate Eliot Engel. Une « version déclassifiée » d’un rapport des services de renseignement américains devrait être publiée « avant la fin de la semaine ».

Des renforts militaires dans la zone. Le Pentagone a déployé un destroyer supplémentaire face aux côtes syriennes, portant temporairement à cinq le nombre de navires équipés de missiles de croisière en Méditerranée orientale. Le Royaume-Uni a déployé six avions de chasse Typhoon sur l’une de ses bases à Chypre, à une centaine de kilomètres seulement des côtes syriennes. A Damas, les forces armées syriennes ont été repositionnées hors de leurs postes de commandement, et les habitants se préparaient au pire, certains pliant bagages, d’autres subissant des contrôles renforcés à des barrages routiers.

Source : Europe1