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Syrie : réunion d’urgence du Conseil de sécurité

Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées mercredi dans des bombardements de l'armée syrienne visant la région de Damas, des militants accusant le régime d'avoir fait usage de gaz toxiques. © Reuters

Des dizaines de personnes ont été tuées ou blessées mercredi dans des bombardements de l’armée syrienne visant la région de Damas, des militants accusant le régime d’avoir fait usage de gaz toxiques. © Reuters

L’ESSENTIEL – L’opposition syrienne a accusé mercredi le régime d’avoir utilisé des armes chimiques.

L’ESSENTIEL – Y a-t-il eu une attaque chimique sur un quartier du nord-est de Damas ? C’est ce qu’affirme, mercredi matin, les rebelles anti-Bachar Al Assad. Mais il est impossible de vérifier pour le moment si ces allégations sont vraies. Le chef des inspecteurs de l’ONU Ake Sellstroem est « en discussion » avec les autorités syriennes à propos de ces informations. Le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir mercredi à 21 heures.

#LA SITUATION SUR LE TERRAIN

• Ce que disent les rebelles et le pouvoir. Selon des militants anti-régime et l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, l’armée syrienne fidèle au président Bachar al-Assad aurait utilisé des agents chimiques au cours du bombardement de zones tenues par les rebelles. Cette zone est située dans l’est de la capitale Damas. Les autorités syriennes ont démenti avoir eu recours à des armes non conventionnelles : ces accusations « sont nulles et non avenues et totalement infondées », a affirmé un communiqué de l’armée lu par un officier à la télévision.

>> A lire également : déjà 100.000 morts en Syrie.

Selon-l-Observatoire-syrien-des-droits-de-l-Homme-il-y-aurait-plusieurs-dizaines-de-victimes_scalewidth_168• Un nombre de victimes incertain. Le nombre de victimes est difficile à estimer. Il y aurait entre plusieurs dizaines et plusieurs centaines de victimes, dont de nombreux enfants, selon les sources. Une vidéo particulièrement choquante a été postée mercredi matin sur les réseaux sociaux. On y voit des adultes et des enfants, à même le sol, dans un bâtiment non identifié. Ils semblent paralysés et certains ont des convulsions. On ne sait pas qui est l’auteur de cette vidéo, ni où elle a été tournée exactement.
Le directeur de l’observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, n’a pas confirmé l’usage d’armes chimiques et a pour sa part fait état d’au moins 100 morts, tout en assurant ce bilan allait augmenter, « car les raids et les bombardements continuent et la puissance de feu est considérable ». Un des chefs de l’opposition, George Sabra, a avancé devant la presse à Istanbul le chiffre de 1.300 morts.

• Ils sont morts « asphyxiés ». Selon un médecin en contact avec des confrères à Damas, des Syriens qui présentaient des symptômes d’une attaque au gaz, sont venus se faire soigner. « On a documenté la mort de 236 personnes », a expliqué mercredi ce médecin, joint par Europe 1. « Et malheureusement la majorité sont des civils, des femmes et des enfants », a-t-il ajouté. Les médecins « ont vu qu’il y avait des familles entières décédées dans des maisons sans qu’il y ait eu un bombardement… Les maisons sont presque intactes. Ce sont des victimes qui n’ont aucune blessure sur le corps. Ce sont des personnes qui sont mortes asphyxiées », a-t-il affirmé au micro d’Europe 1.

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• Une nuit particulièrement agitée. Selon un témoignage recueilli par Europe1.fr, d’un habitant de Damas, la nuit a été particulièrement agitée dans la capitale et dans sa banlieue. « Les bombardements ont été deux fois plus importants que d’habitude », a-t-on confié.

>> A lire également : le gaz sarin, ce gaz dont tout le monde parle.

# LA DIPLOMATIE

• Des enquêteurs sur place. Ces accusations d’attaque chimique interviennent au moment où des enquêteurs des Nations Unies sont en Syrie. Il sont arrivés dimanche à Damas pour enquêter, justement, sur une possible utilisation d’armes chimiques dans la guerre civile syrienne. Le chef des inspecteurs de l’ONU Ake Sellstroem est justement « en discussion » avec les autorités syriennes à propos de ces informations.

• Des réunions. Par ailleurs, des représentants de la Russie et des États-Unis doivent se retrouver la semaine prochaine à La Haye pour préparer la conférence de paix internationale sur la Syrie dite de Genève II, qui doit permettre une solution politique négociée entre Damas et la rébellion.

• Des réactions internationales. Après ces allégations d’utilisation d’armes chimiques, la Ligue arabe a appelé l’ONU à se rendre « immédiatement » sur les lieux de l’attaque. L’Union européenne a réclamé, elle, une enquête « immédiate et approfondie ». Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon se dit « scandalisé » par ces allégations et « réaffirme sa détermination à mener une enquête approfondie sur les incidents présumés qui lui sont signalés par des Etats membres ».

© Reuters

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De son côté, François Hollande a « demandé à l’ONU de se rendre sur les lieux de l’attaque », a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, soulignant que « ces informations demandent évidemment à être vérifiées et confirmées ». Auparavant, le ministre des Affaires étrangères suédois Carl Bildt avait appelé la Syrie à accorder « d’urgence » un accès à des enquêteurs des Nations unies pour savoir si le régime a bien utilisé ou non des armes chimiques.

Les forces de Bachar Al Assad et les insurgés s’accusent mutuellement d’avoir eu recours à des armes chimiques, et plusieurs pays occidentaux, dont la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, sont parvenus à la conclusion que du gaz sarin avait été utilisé à plusieurs reprises en Syrie.

Source : Europe1

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